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Le gouvernement veut accélérer le coworking en France

A la suite de la remise du rapport "Faire ensemble pour mieux vivre ensemble", de Patrick Levy-Waitz, président de la fondation Travailler autrement, le gouvernement va mobiliser 110 millions d'euros sur trois ans notamment pour créer des "fabriques du territoire" et mettre en réseaux les tiers-lieux.

"Nous avons été surpris par l'ampleur du phénomène, bien plus fort qu’attendu", constate Patrick Levy-Waitz. Alors qu'il estimait à 800 le nombre de tiers-lieux en France, la mission coworking qu'il a dirigée pendant près de huit mois en dénombre plus de 1.463, dont près de la moitié implantés en dehors des agglomérations. Par tiers-lieux, il faut entendre espaces de coworking - les plus nombreux - et aussi des living labs, des fablabs et des makerspace, autrement dit des espaces dont la vocation est de fédérer des communautés de personnes qui produisent, travaillent, échangent. "Les tiers-lieux répondent à de nouvelles aspirations sociales et sociétales", a indiqué le secrétaire d'État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, Julien Denormandie. "Quand vous interrogez la catégorie des 18-35 ans, qui sera demain majoritaire chez les actifs, 70% affirment vouloir être indépendants mais aussi ne pas travailler seuls." Les tiers-lieux réconcilient cette double tendance à l'individualisme et au travail en collectif. Autre effet structurant, mis en exergue dans le rapport, ils contribuent aussi à la redynamisation des territoires, notamment en incubant de nouvelles activités ou en participant à la relocalisation de la production.

Vers un réseau national

Toutefois ces structures restent fragiles économiquement, toujours selon le rapport, 40% seulement seraient rentables aujourd'hui. Aussi Patrick Levy-Waitz propose de créer une dynamique porteuse pour renforcer les lieux existants et favoriser la création de nouveaux espaces. Il a remis à cet effet 28 propositions au ministre, dont six principales qui vont servir de socle à la politique gouvernementale. Elles ciblent notamment l'animation de l’écosystème, avec l'objectif de créer 300 "fabriques du territoire" afin de mieux épauler les lieux implantés sur les territoires, et la création d'une structure nationale des tiers-lieux dont le chantier de préfiguration sera porté par la fondation Travailler autrement. Le réseau aura notamment pour mission de professionnaliser l’animation des tiers-lieux et de leur apporter des ressources et des services de valorisation de leur activité. Le gouvernement va s’engager significativement dans ce programme. Il a décidé d'accompagner le développement des tiers-lieux dans le cadre d'un fonds d'amorçage de 60 millions, qui sera complété sur le volet immobilier par un fonds d'investissement de 50 millions d'euros mixant crédits publics et privés et auquel pourraient participer des opérateurs tels que Amundi.
"Il nous faudra partir de la demande des territoires a confirmé Julien Denormandie. Le gouvernement n’a rien à imposer, il veut au contraire se poser en facilitateur." Le ministre prévoit à cet effet d’engager la préfiguration du réseau national dès cet automne, puis de lancer un appel à manifestation d'intérêt au début de l'année 2019.
 

 

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