Le GIP Littoral met les plages de Nouvelle-Aquitaine à portée de clic
Pour valoriser ou gérer les plages, le préalable est de disposer de données fiables. C’est pour répondre à cet enjeu que le GIP littoral a publié au printemps 2020 les caractéristiques de ses 189 plages surveillées. Des données en open data dont la vocation est d’être enrichies par des informations contextuelles.
Créé pour aider les acteurs de Nouvelle-Aquitaine à mieux gérer ses 970 km de côtes, le GIP Littoral a dans ses missions la préservation, l’aménagement durable et la valorisation des plages. Une enquête réalisée en 2017 auprès des habitants de la métropole bordelaise avait par ailleurs montré leur méconnaissance de « l’offre plage » en Gironde. « Et si notre souhait était de mieux optimiser les flux, nous nous sommes vite aperçus que nous avions besoin d’un jeu de données exhaustif et homogène et qu’il n’existait pas sur les plages » raconte Elise Couturier, directrice adjointe du GIP.
Des données éparses, de qualité inégale
Une situation imputable à la multiplicité de contributeurs et à la préexistence de deux systèmes d’information touristiques (SIT) antérieurs à la création de la Nouvelle-Aquitaine (Sirtaqui et Ayaline). Chacun avait son propre modèle de donnée, la notion de plage n’étant pas exactement la même en Charente-Maritime, où il existe des criques et un littoral plus découpé, et les Landes dont les plages sont plus uniformes mais avec un niveau de dangerosité plus élevé. « Nous avons aussi regardé sur OpenStreetMap la manière dont les plages étaient décrites mais pour découvrir une information parcellaire » note la directrice adjointe.
Un focus sur les plages surveillées
Le GIP Littoral, appuyé par le GIP ATgeri sur les aspects techniques, a opté pour se focaliser la première année sur les 189 plages surveillées et « des données statiques variant peu dans le temps ». Le jeu de données plages compte ainsi une dizaine de champs : nom, localisation (commune, coordonnées GPS), son type (lacustre, océane) un descriptif texte, les horaires et périodes de surveillance et une image libre de droits. Des données basiques nécessitant peu de mises à jour pour les contributeurs que sont les collectivités et, surtout, les offices de tourisme pour qui les plages constituent un des nombreux « points d’intérêt » (POI) du SIT régional.
Une publication à un moment opportun
Publiées sous licence ouverte sur la plateforme régionale Pigma, les données plages ont bénéficié d’une notoriété immédiate et inattendue avec la crise sanitaire. « Nous venions de finaliser le recollement des données qu’arrivait le déconfinement. Nous avons pu intégrer le statut des plages (ouvertes, fermées, activités possibles…) et du coup le jeu a tout de suite intéressé la presse quotidienne régionale » se réjouit Elise Couturier. Par ailleurs une visionneuse, basée sur le logiciel libre Mviewer, a été développée pour en faciliter la réutilisation. Communes et offices de tourisme peuvent ainsi afficher la carte des plages sur leur site internet. Y a-t-il d’autres réutilisations ? Le GIP l’ignore. Cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas, d’autant plus que les données sont aussi diffusées par les portails nationaux Datatourisme et data.gouv.fr privilégiés par de nombreux réutilisateurs.
S’attaquer aux données de flux
A ces données statiques, le GIP souhaiterait ajouter dans un avenir proche des données dynamiques, notamment la température de l’eau ou la couleur du drapeau pour la baignade. « Pour cela, il faut nous appuyer sur les postes de surveillance qui seront les seuls à pouvoir fournir une donnée en temps réel. Nous avons lancé un test avec une entreprise sur ce sujet » précise Elise Couturier. Car pour que ces données fassent référence, soient largement réutilisées, il faut qu’elles soient fiables, ce qui suppose un processus de mise à jour robuste. Et si ce ne sont pas les idées de données qui manquent pour compléter le « POI plage » – accessibilité PMR, stationnement, transports en commun à proximité, vents et marées… - toute la question est de trouver la bonne source, le bon process de mise à jour et le modèle économique qui va bien avec.
Un projet aidé par la Banque des territoires
Pour ce projet, le GIP Littoral a bénéficié du soutien de la Région et de la Banque des territoires qui ont chacune contribué à son financement à hauteur de 30%. Sur un budget total de 42800 € HT, le développement des fonctionnalités de l’outil de visionnage se monte à 10 000 euros.