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Union européenne - Le défi de Dacian Ciolos : réconcilier les agriculteurs avec Bruxelles

L'audition du commissaire désigné à l'agriculture et au développement rural, Dacian Ciolos, vendredi 15 janvier, a permis de donner quelques garanties sur la politique agricole commune (PAC) alors que démarrent les discussions sur l'après 2013. "Je plaiderai pour une PAC bien financée", a-t-il déclaré, tout en se disant "réformateur". "Nous ne pourrons pas mettre en œuvre une PAC réformée sans un budget adéquat", a-t-il ajouté, en référence au 50 milliards de budget consacrés chaque année à l'agriculture par l'UE. Principale annonce : une communication sur les principes de la prochaine PAC sera publiée d'ici la fin de l'année. D'ici là, l'ancien ministre de l'Agriculture roumain se fixe trois priorités : une politique d'investissement pour aider les agriculteurs à s'adapter au marché, un meilleur équilibre des paiements directs et une plus grande ouverture sur les marchés mondiaux pour les agriculteurs européens. Mais puisque ces cours mondiaux sont en dollars, une plus grande ouverture avec un euro fort pèsera davantage sur les agriculteurs européens. Ménageant la chèvre et le chou, Dacian Ciolos a fait savoir qu'il serait "intransigeant" dans les négociations en cours à l'OMC. "Nous avons déjà fait d'importantes concessions sur l'agriculture et nous ne pouvons pas aller plus loin", a-t-il insisté. Il semble vouloir marquer un tournant avec la politique de libéralisation menée par la commission Barroso I ayant conduit à la suppression des quotas laitiers prévue pour 2015. Sans remettre en cause cette décision, le candidat roumain s'est montré favorable à de nouveaux mécanismes de régulation des prix. "Dans certains secteurs, les subventions peuvent continuer", a-t-il dit. Il a également évoqué la possibilité de revenus garantis sur le modèle des mesures déjà prises chez les producteurs de légumes.
Dacian Ciolos semble en phase avec la position française telle qu'elle transparaît du projet de loi de modernisation de l'agriculture présenté la semaine dernière en Conseil des ministres : le soutien au "circuits courts d'approvisionnement local" fait partie de ses priorités. Le deuxième pilier de la PAC consacré au développement rural devra être davantage tourné vers le respect de l'environnement, les aides aux petites exploitations et aux marchés locaux, a-t-il souligné. Pas question en revanche d'intégrer le développement rural au Feder, comme le réclament les régions françaises.
 

M.T.

 

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