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Environnement - Le conseil général de l'Ariège réclame le retrait complet de l'ours

Dans une motion adoptée le 4 novembre, les conseillers généraux de l'Ariège ont demandé le retrait complet des ours de leur département, qualifiant de "cuisant échec" l'introduction de huit ours slovènes dans les Pyrénées. "Nous disons: 'L'État a réintroduit les ours de manière autoritaire, contre notre volonté. Alors qu'il les retire et qu'il les mette où bon lui semble'", a résumé le conseiller général du canton de Castillon, Robert Zonch, contacté par l'AFP. "On ne dit pas qu'on veut les abattre ni quoi que ce soit mais on ne veut plus d'ours sur le territoire ariégeois".
"L'État se doit de réparer ce qu'il a volontairement perturbé et endommagé, sachant qu'aucune indemnisation ne saurait compenser les préjudices subis par les éleveurs petit à petit écoeurés", affirment l'ensemble des 22 élus de ce département dirigé par la gauche - dont les quatre d'opposition. "C'est la première fois que nous demandons le retrait total des ours du territoire ariégeois. Mais, depuis 1996, nous avons adopté plusieurs motions pour exprimer notre désaccord à la réintroduction des ours", a rappelé Robert  Zonch. "On ne veut pas que notre montagne soit désertée. On veut qu'elle soit fréquentée par les troupeaux. Or la cohabitation est impossible entre l'homme et l'ours et si l'ours reste, les bergers s'en iront et les touristes ne viendront plus". "Le découragement des éleveurs, on doit le prendre en compte", a insisté l'élu de la montagne, disant avoir été choqué "récemment par le fait qu'à la foire de Castillon, trois d'entre eux avaient mis en vente tout leur troupeau, parce qu'ils n'en pouvaient plus".
La motion a été votée "à l'unanimité", selon le service de communication du Conseil général. Le président (socialiste), Augustin Bonrepaux, bien connu pour son hostilité à la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées, s'était fait représenter par sa suppléante, lui qui s'est fracturé la jambe en octobre en chutant lors d'une partie de chasse.
La demande de "retrait" des ours de l'Ariège est formulée moins de trois semaines après la première prise de position du ministre de l'Écologie sur le sujet. Le 17 octobre, Philippe Martin avait annoncé devant le congrès des élus de montagne à Cauterets (Hautes-Pyrénées) que des mesures d'"effarouchement" ou de "déplacement" des ours pourraient être prises dans les Pyrénées, de manière exceptionnelle. Le ministre avait ensuite précisé que ces mesures pourraient être adoptées notamment quand la présence répétée d'un ours près d'un élevage suscite de "vives tensions". Le ministre avait défendu auprès de l'AFP une approche "pragmatique", qui viserait à concilier "protection de l'ours" et "écoute des éleveurs" dont "les angoisses ne sont pas infondées". Deux associations de protection de l'ours s'étaient déclarées "stupéfaites et scandalisées" par la première prise de position du ministre, l'accusant d'avoir accédé "aux demandes les plus extrêmes d'un lobby anti-environnemental".
L'ours ne subsiste plus en France que dans les Pyrénées, où il est menacé d'extinction. Ils étaient au moins 22 côté français ou espagnol en 2012.

 

 

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