Archives

Handicap - Le Comité d'entente des associations évoque "l'autosatisfaction" des élus

A l'occasion des dix ans de la loi Handicap, le Comité d'entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d'enfants handicapés, organisme informel qui regroupe 70 organisations nationales, a présenté les résultats d'une enquête Ifop sur l'état de l'opinion dans ce domaine, en profitant également pour rappeler ses propres attentes par rapport à l'application de la loi. Le tout sous un intitulé d'emblée explicite : "Entre avancées limitées et espoirs déçus"…
L'enquête a été menée auprès de trois types de publics : le grand public, les personnes handicapées elles-mêmes et les élus. Elle permet de constater que globalement, la loi est connue et sa légitimité est forte. Et ce, même auprès du grand public, lequel considère d'ailleurs très majoritairement (80%) que "les pouvoirs publics n'en font pas assez pour le handicap", qu'il s'agisse de l'Etat ou des collectivités. Les élus, eux, se disent satisfaits de l'engagement des pouvoirs publics. Quatre élus sur cinq considèrent que la loi de 2005 "a fait évoluer les mentalités sur le handicap et qu'elle a eu des effets concrets".
La moitié des personnes handicapées interrogées estime que sa situation s'est améliorée depuis dix ans. Mais seules 3% considèrent qu'elle s'est "beaucoup améliorée". Le grand public valide a une perception plus positive de cette situation, les élus plus encore. Cette différence d'appréciation est particulièrement nette en matière d'accessibilité : la moitié du grand public et les deux tiers des élus parlent d'amélioration… alors que le verdict est évidemment beaucoup plus sévère du côté des personnes handicapées. Si l'intégration dans les écoles est relativement bien ressentie (là encore surtout par les élus…), le niveau de vie des personnes en situation de handicap constitue à l'opposé l'amélioration la moins bien perçue par toutes les cibles.
L'un des commentaires du Comité d'entente est cinglant à l'égard des élus : "La perception des acteurs politiques de ce qui est fait ou de ce qu'ils ont fait ou pensent avoir fait pour les personnes en situation de handicap est sidérante. C'est une autosatisfaction très éloignée de ce que vivent les personnes handicapées et même de ce que juge le grand public", peut-on lire.
Le Comité souligne qu'il ne demande pas une nouvelle loi. Il demande en revanche une application effective de cette loi et une "campagne de communication forte". Il demande surtout que chaque loi comprenne un volet handicap que l'interministérialité soit la règle. En soulignant qu'"il ne s'agit pas uniquement de réunir une fois par an un comité interministériel". Il faudrait que "soit créée une délégation interministérielle à l'accessibilité universelle rattachée auprès du Premier ministre pour éviter que l'accessibilité ne relève que du ministère des Transports et de l'Ecologie".
Sur l'accessibilité, on pourrait résumer les attentes du Comité en ces termes : "que la loi de 2005 soit intégralement appliquée, sans recul ni possibilités de dérogations". En matière de ressources et de compensation, le Comité demande notamment  : la révision du périmètre des besoins couverts par la PCH, l'amélioration des moyens de fonctionnement des MDPH, la création d'un revenu d'existence pour les personnes ne pouvant pas ou plus travailler, un engagement en faveur du secteur protégé et adapté, une action volontariste en faveur du maintien dans l'emploi…
S'agissant de l'école, il préconise entre autres une formation obligatoire de tous les enseignants au handicap et la mise en oeuvre les préconisations du rapport Piveteau "Zéro sans solution".

 

Téléchargements

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis