Aménagement numérique - L'Arcep met le FttDP en consultation
Le déploiement de la fibre dans les immeubles, jusqu'à l'abonné, impose des procédures préalables assez longues d'autorisation entre co-propriétaires et peut aussi entraîner des contraintes d'installation susceptibles de faire reculer les usagers. En effet, la pose de la fibre, en raison de ses propriétés physiques, demeure relativement invasive malgré les progrès réalisés. Aussi certaines architectures de réseaux comme le FttDP (Fiber to the distribution point) semblent en capacité d'éviter cet inconvénient... mais soulèvent aussi de nombreuses questions dans le contexte français, notamment techniques.
C'est la raison pour laquelle l'Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep), après avoir réuni pendant quelques mois un groupe de travail composé de représentants des opérateurs, des associations de collectivités territoriales et des services de l'État concernés, a décidé de lancer une consultation publique sur le sujet, afin de donner la possibilité à l'ensemble des acteurs concernés de s'exprimer, de réagir aux conclusions du groupe de travail et d'apporter, le cas échéant, des éléments nouveaux ou complémentaires.
A priori, le FttDP a de quoi séduire. Il consiste à déployer de la fibre optique jusqu'à un point très proche du logement, puis ensuite à réutiliser le câblage cuivre ou coaxial existant sur le segment terminal relié au logement. Un boitier de conversion raccorde la fibre au segment métallique terminal sur lequel les services sont fournis à l'abonné. Le boitier est alimenté en énergie par le réseau électrique de l'abonné via le segment terminal, ce qui constitue a priori la seule intervention des techniciens au domicile de l'abonné.
Du point de vue des performances, l'arrivée du G-Fast, une technologie DSL en cours de normalisation, devrait permettre d'atteindre des débits très élevés sur le segment terminal à condition de ne pas dépasser quelques dizaines de mètres.
Aussi certains acteurs envisagent-ils ce choix d'architecture pour des raccordements alternatifs et transitoires afin de pallier les refus d’intervention au sein des logements, qui constituent une importante cause d’annulation de commande d’accès FttH. D'autres y voient également un moyen de réduire les coûts des raccordements terminaux en zone pavillonnaire.
Reste à savoir si cette technologie est fiable, stabilisée et aussi prometteuse que ne le laissent entendre les industriels. La date limite des contributions est fixée par l'Arcep au 28 avril. Dans un souci de transparence, les réponses - dans leur intégralité -, à l'exception des éléments couverts par le secret des affaires, seront publiées ensuite.