L’abattoir intercommunal de Lannion-Trégor s’engage dans le circuit court (22)

Les éleveurs et les consommateurs de cette partie des Côtes-d’Armor tiennent à leur abattoir de proximité. La communauté d’agglomération Lannion-Trégor va donc mieux répondre à la demande en construisant un nouveau bâtiment, légèrement plus grand que l’actuel. 

L’existence d’un abattoir public à Lannion remonte à 1912. C’est donc une vieille tradition locale. Conseiller municipal à Plestin-les-Grèves et vice-président de la communauté de la communauté d’agglomération, Jean-Claude Lamandé explique pourquoi cette tradition doit perdurer : "Les agriculteurs ont été clairs avec nous. Ils veulent bien faire évoluer leurs pratiques, regrouper leurs parcelles dispersées pour élever leurs animaux à l’herbe plutôt qu’au maïs afin d’éviter les rejets d’azote et d’intrants dans les eaux souterraines. Mais ils ont besoin alors de cet abattoir de proximité qui leur permet de valoriser leur production et de faire de la vente directe plus rémunératrice que la filière industrielle. Et la demande augmente, car les consommateurs, eux aussi, ont envie de qualité et de traçabilité. C’est donc une niche commerciale qui fonctionne parfaitement bien. Les bouchers de la région viennent se fournir ici et des éleveurs qui font de la vente directe à 50 km à la ronde viennent abattre ici."

 

1.200 tonnes de viande par an

En moyenne, sont abattus ici par semaine une trentaine de bovins, 24 veaux, 80 porcs, 60 moutons et 4 chevaux, soit une production de 1.200 tonnes de viande par an. L’abattoir de Lannion, régie communale, est aujourd'hui une régie intercommunale, à budget autonome. Les six salariés sont donc sous contrat public ou privé et sont aidés par quatre bouchers prestataires. Le budget, ni déficitaire ni bénéficiaire, est en équilibre.

 

Place dédiée à l’abattage de viande bio

La capacité limitée de l’abattoir permet de consacrer des journées à la production de bio, sans mélange avec la production ordinaire, et sous contrôle vétérinaire. Les animaux sont tous abattus dans le respect des procédures réglementaires et subissent moins de stress que dans les grands abattoirs industriels, ce qui concoure à la qualité de la production.

 

Approvisionner les établissements scolaires

Mais la demande augmente, et Lannion-Trégor communauté nourrit également le projet de mieux approvisionner les établissements scolaires du territoire, primaires et secondaires. Le bâtiment actuel étant vétuste, les élus ont décidé d’en construire un autre, un peu plus grand, permettant de produire bientôt 1.500 tonnes de viande par an, voire 1.800 tonnes, mais pas davantage. Il permettra d’atteindre l’objectif de satisfaire la commande locale à plus de 60 %.

 

Nouveau bâtiment pour 2020

Le projet de nouveau bâtiment sur la commune de Plounévez-Moëdec a été déposé en fin d’année 2017 et les travaux devraient débuter au printemps 2019. Il coûtera 4,140 millions d’euros, financés par un emprunt de la Communauté, la région Bretagne, le département et l’État.

 

Répondre à la demande sociétale locale

Le vice-président de la communauté d’agglomération est formel : "Il ne s'agit pas pour nous de concurrencer les grands abattoirs. Il ne s’agit pas non plus de faire le plus de chiffre possible. Il s’agit de rester à l’écoute des besoins du territoire et de répondre à la demande sociétale locale par une réponse locale de proximité. Un ou deux abattoirs de ce type par département peut suffire à répondre à ces exigences."

Lannion-Trégor Communauté d’agglomération

Nombre d'habitants :

100000

Nombre de communes :

60
Rue Gaspard Monge
22300 Lannion

Jean-Claude Lamandé

Vice-président, conseiller municipal de Plestin-les-Grèves

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