La qualité de service mobile sur les axes ferroviaires reste à la traîne
L’observatoire de l’Arcep sur la qualité de service mobile montre de fortes inégalités territoriales. Et si la qualité semble au rendez-vous sur les routes, l’amélioration de la situation tarde sur les axes ferroviaires secondaires.
L'Arcep a publié les résultats de son enquête 2023 sur la qualité des services mobiles en métropole. Cette enquête repose sur plus d'un million de mesures effectuées en 2G, 3G, 4G et 5G entre mi-mai et mi-août 2023 à la fois en extérieur, dans les transports et dans les lieux de vie. Les indicateurs ont été mis à jour pour mieux correspondre aux pratiques des utilisateurs avec l’introduction de seuils d’usage : 3 Mbit/s pour la navigation web, 8 Mbit/s pour le visionnage vidéo et 30 Mbit/s pour des usages professionnels. Ces nouveaux indicateurs sont déclinés selon trois zones : denses, intermédiaires et rurales.
Fracture territoriale
Globalement, Orange affiche les meilleurs résultats pour les débits descendants quel que soit le niveau de débit et quelle que soit la zone considérée, Free arrivant systématiquement dernier sauf en zone rurale. Toutes zones confondues, les opérateurs obtiennent des taux de réussite de 80 à 87% pour les connexions à 8 Mbit/s. Les résultats sont plus disparates pour le seuil des 30 Mbit/s où Free n’atteint que 58%, derrière SFR (66%), Bouygues Telecom (67%) et Orange (76%). On notera que les résultats se dégradent très nettement en zone rurale quel que soit le niveau de débit, les performances sur le très haut débit (30 Mbit/s) étant globalement moitié moindres que pour les zones très denses.
La qualité de service sur la voix, mesurée par un appel maintenu pendant deux minutes sans perturbation, est plus homogène et progresse pour tous les opérateurs. Les taux sont supérieurs à 90% en zone dense, entre 91 et 95% en zone intermédiaire et entre 76 et 85% en zone rurale. Les appels voix ont été complétés par la mesure d’appels réalisés avec une application de messagerie : les appels réussis s’échelonnent entre 93% et 97% mais le détail par zone n’est pas fourni.
La route mieux lotie que le rail
Les performances des opérateurs sur les axes de transport se révèlent moins bonnes. Si les résultats sur les axes routiers sont globalement dans l’étiage des mesures précédentes sur la navigation internet, ce n’est pas le cas pour le train. Dans les TGV, les performances s’échelonnent entre 79% (Orange) et 64% (Free). Dans les trains des réseaux Intercités et dans les TER, Orange affiche un taux de succès de 77%, suivi de Free (70%) puis SFR et Bouygues Telecom (66%). Sur le réseau francilien enfin, les taux sont inférieurs aux résultats obtenus pour les zones denses avec des performances entre 83% et 90%. Ces chiffres apparaissent quelque peu en décalage avec les chiffres fournis par les opérateurs en termes de couverture des axes de transport au titre du new deal mobile, calculés sur la base de simulations, où les opérateurs affichaient en juin une couverture des axes ferroviaires de 97,9% à 99,3%.
L'ensemble des résultats est disponible en open data sur le site de l'Arcep, data.gouv.fr et peut être visualisé sur monreseaumobile.
Le service monreseaumobile.arcep.fr permet de zoomer finement sur les mesures de qualité de service (voix/SMS et internet) enregistrées par l’autorité ou réalisées par des applications respectant les protocoles de mesure de l’Arcep. Elles peuvent être comparées, pour chacun des quatre opérateurs, avec les données sur la couverture simulée. La vision par technologie reste en revanche parcellaire. Pour la 2G/3G/4G, on dispose de simulations de couverture, informations qui n’existent pas pour la 5G. Ne figure aujourd’hui que la localisation des sites équipés en 5G, avec mention des bandes de fréquences utilisées. Pour mémoire, au 1er octobre, l’ANFR dénombrait 42.600 sites 5G, dont 33.680 opérationnels et 27.086 sur la bande 3,5 Ghz, la plus performante. |