La généralisation des "boutons d'appel" dans les établissements scolaires en bonne voie
L'installation de "boutons d'appel" dans les collèges et lycées pour "prévenir immédiatement le commissariat" est "une réponse qui peut être généralisée", a estimé lundi 6 novembre 2023 Elisabeth Borne, trois semaines après l'assassinat du professeur d'histoire Dominique Bernard dans son lycée d'Arras. Gabriel Attal a réuni lundi 6 novembre en visioconférence les associations d'élus pour "poursuivre la mobilisation collective pour la sécurité des élèves et des personnels".
"Ce que je cherche, ce sont des mesures efficaces", a déclaré sur France Inter la Première ministre ce lundi 6 novembre. Le même jour, le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, réunissait en visioconférence les associations d'élus locaux pour "poursuivre la mobilisation collective pour la sécurité des élèves et des personnels", selon le message du ministre posté sur X, ex-Twitter. Quelques jours après l'attentat d'Arras du 13 octobre, Gabriel Attal avait évoqué la nécessité d'"aller plus loin" en matière de sécurité dans les établissements scolaires, soulignant qu'il y avait "plein de pistes".
Parmi les propositions formulées par les élus pour renforcer la protection des établissements scolaires, la présidente de Régions de France, Carole Delga (PS), avait évoqué la possibilité d'installer des bornes d'appel dans les lycées "pour avoir en urgence le contact avec les forces de police ou de gendarmerie".
Régions de France insiste sur le renforcement de la sécurité des transports scolaires
Interrogée par l'AFP à l'issue de la visioconférence, l'association Régions de France s'est dite "très satisfaite sur la méthode", qui consiste pour le ministre "à se saisir des questions de sécurité". Même si les décisions "ne sont pas prises à ce stade", Régions de France salue la priorité donnée par le ministre à la question de la liaison directe des établissements scolaires avec les forces de l'ordre et à celle de la formation de tous les personnels aux enjeux de sécurité.
Dans un communiqué diffusé ce 6 novembre, Régions de France rappelle comment les régions ont "fortement investi dans la sécurité des lycées par le renforcement des équipements depuis 2016". Elle liste "la réalisation d’enceintes, renforcement des clôtures et des accès, installations d’équipements de sécurité à l’entrée : portes sécurisées, portiques tournants, sas rapides, installation de caméras de vidéoprotection aux entrées, avec déport vers la loge de l’agent d’accueil…" ainsi que "la formation des personnels d’accueil des établissements, des équipes de médiation, d’accueil renforcé aux abords des établissements ou brigades de sécurité selon les régions".
L'association regrette toutefois l'absence de réponse sur la sécurisation des transports scolaires, soulignant que dans son courrier du 18 octobre, Carole Delga avait déjà "attiré l’attention du ministre de l’Intérieur, responsable de la politique nationale de sécurité, sur le nécessaire renforcement de la sécurité des transports scolaires, qui ne font, à ce jour, l’objet d’aucune mesure particulière".
61,1% des écoles ne disposent pas d'une alarme anti-intrusion
Selon Miguel Leroy, représentant d'Intercommunalités de France, l'enquête flash conduite par le ministère sur l'état d'équipement des établissements en matière de sécurité a révélé que "61,1% des écoles ayant répondu au questionnaire ne disposent pas d'une alarme anti-intrusion". "Les écoles qui ont des cornes de brume pour donner l'alerte sont plus nombreuses qu'on le pensait", a-t-il commenté.
Du côté des départements, on rappelle aussi qu'un point sur la sécurisation des établissements sera systématiquement mis à l'ordre du jour des conseils d'école et d'administration des collèges et lycées. "Chacun est d'accord pour un travail de co-construction sur la sécurisation des enfants et des personnels", a réagi Martine Vassal (LR), première vice-présidente de Départements de France.
Selon l'Association des maires de France (AMF) représentée par le maire d'Arras Frédéric Leturque (Les Centristes), les collectivités ont beaucoup insisté sur les financements. "Le ministre nous a dit que l'Etat pourrait assurer 50% des financements en matière d'équipements, portiques, clôtures, caméras, mais toutes les collectivités n'ont pas les moyens de faire les 50% du chemin restant", a mis en garde Frédéric Leturque. "Il faut que ce qui s'est passé à Arras donne la tonalité d'un chantier qui s'ouvre. Aujourd'hui on est sur un état d'esprit, un diagnostic, des propositions de solution", a-t-il ajouté, précisant que le "bouton d'appel" n'allait "pas régler tous les problèmes". "J'attends que des moyens supplémentaires soient rapidement décidés pour financer ces mesures", a également réclamé Carole Delga pour Régions de France.
Selon les associations d'élus, Gabriel Attal s'est engagé à les réunir "très régulièrement" sur ces sujets. Rappelons également qu'une circulaire visant à mettre à jour le PPMS des établissements scolaires a été publiée au début de l'été 2023 (notre article du 3 juillet 2023).