La fondation Abbé-Pierre devient la Fondation pour le logement des défavorisés
"Fondation pour le logement des défavorisés" : l'abbé Pierre, accusé de multiples violences sexuelles, disparaît officiellement du titre de la fondation qui portait jusqu'ici son nom, ouvrant "une nouvelle page" pour l'organisation qui compte utiliser cette nouvelle appellation d'ici quelques semaines.
Un arrêté du ministère de l'Intérieur publié samedi 25 janvier est venu l'officialiser : "La fondation dite 'fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés' (...) prend le titre de Fondation pour le logement des défavorisés'". "Nous ouvrons une nouvelle page de la fondation avec cette autorisation", a affirmé à l'AFP son délégué général, Christophe Robert.
Le changement acté consiste donc uniquement à retirer le nom du fondateur, "pour dire que ce combat qui est le nôtre, sans l'abbé Pierre, reste le même", a-t-il ajouté. En matière de lutte contre le mal-logement, "on sera là", a-t-il ajouté.
Après les multiples accusations de violences sexuelles apparues depuis l'été, la fondation avait déjà annoncé qu'elle comptait changer de nom, mais "pas de combat". Une démarche longue : compte tenu de son statut de fondation reconnue d'utilité publique, elle avait besoin de deux votes de son assemblée générale, d'une décision du ministère de l'Intérieur, d'un avis de deux autres ministres avant une décision du Conseil d'État. Il faudra également un peu de temps pour que la nouvelle appellation et le futur logo apparaissent sur le site internet et les documents de l'institution, car la fondation doit lancer de multiples démarches auprès des banques, notaires... "Nous devons tout faire simultanément", mais "on espère que cela pourra avoir lieu début mars, mi-mars", prévoit Christophe Robert.
Mardi déjà, le mouvement Emmaüs, réuni en assemblée générale extraordinaire, avait décidé de retirer de son logo la mention à l'abbé Pierre, son fondateur mort en 2007. Un acte s'inscrivant "dans la droite ligne de la démarche de reconnaissance et de respect à l'égard des victimes", avait expliqué Emmaüs.
Le changement de dénomination de la fondation était aussi nécessaire parce que "les dons ont souffert depuis le début de nos révélations, en juillet", selon Christophe Robert. "Pour les dons des particuliers, qui représentent un peu plus de la moitié de nos ressources, on a enregistré une baisse de 30% depuis les révélations. On espère qu'il y aura un sursaut", a-t-il expliqué.
La fondation doit présenter le 4 février son 30e rapport sur "L’état du mal-logement en France".