Développement durable - La Coupe du monde de rugby se met au vert
La sixième Coupe du monde de rugby, qui va se dérouler en France du 7 septembre au 20 octobre, se veut exemplaire en matière de développement durable. Pour la première fois pour un événement sportif de cette envergure, un bilan carbone a été réalisé. Confié à l'Ademe, il a permis de prendre la mesure de l'impact de la manifestation sur l'environnement (570.000 tonnes équivalent CO2 au total, dont 84% dues aux déplacements de centaines de milliers de spectateurs) et de mettre en place un programme environnement adapté, impliquant fortement les dix villes hôtes du tournoi.
Côté transports, les modes de déplacement "doux" (vélo, marche, roller...) sont mis en avant pour faciliter l'accès aux stades. Marseille, Toulouse et l'agglomération de Montpellier ont ainsi décidé de mettre en place des parkings à vélos surveillés aux abords des stades. Les collectivités ont aussi renforcé leur offre de transports en commun en adaptant des rotations et des dessertes sur les lignes existantes ou en mettant à disposition des lignes spécifiques, à l'exemple des tramways de Nantes pour le stade de la Beaujoire ou de Bordeaux pour le stade Chaban-Delmas.
Sur le plan énergétique, la plupart des collectivités recevant les rencontres ont lancé des diagnostics sur leurs stades afin de réduire durablement les consommations d'énergie. Certaines utilisent en outre leurs installations sportives pour promouvoir les énergies renouvelables. Saint-Etienne Métropole a installé sur le stade Geoffroy-Guichard 2.600 m2 de panneaux photovoltaïques (la plus grande réalisation publique de ce type en France métropolitaine), qui doivent produire 205.000 kWh par an et permettre d'économiser près de 20 tonnes de CO2 chaque année. L'agglomération de Montpellier s'est aussi engagée dans une démarche novatrice de très haute performance énergétique autour du nouveau stade Yves-du-Manoir (terrain d'entraînement de l'équipe australienne) qui comprend l'installation d'équipements solaires photovoltaïque et thermique, qui devraient produire 30.000 kWh/an d'électricité et fournir l'eau chaude sanitaire des vestiaires.
Les organisateurs du tournoi et les collectivités entendent aussi limiter la production de déchets et favoriser la collecte sélective dans les enceintes d'accueil de la compétition, en s'efforçant de pérenniser les dispositifs. Au Stade vélodrome de Marseille, par exemple, la collecte sélective du verre, du carton et du plastique va être définitivement mise en place pour la coupe du monde de rugby. Elle doit permettre de récupérer chaque année 50 tonnes de produits recyclables, soit la production d'une commune de 2.500 habitants.
La manifestation sera aussi l'occasion d'assurer la promotion de produits éco et socio responsables - la ville de Lens proposera une semaine du commerce équitable mettant en vedette l'Afrique, du 22 au 26 septembre - et de sensibiliser le grand public à la préservation de l'environnement. Ainsi, de nombreuses villes hôtes (Lyon, Bordeaux, Montpellier, Saint-Etienne, Saint-Denis...) ont prévu de retransmettre les matches sur écrans géants et de diffuser à l'occasion les spots de la campagne de publicité "Réduisons vite nos déchets, ça déborde" du ministère de l'Ecologie et de l'Ademe.
Anne Lenormand