Transports collectifs - La branche SNCF Proximités détaille son programme d'amélioration du service

Le 9 février, Jean-Pierre Farandou, directeur général de SNCF Proximités, a dressé le bilan d'activité 2008 de cette branche à laquelle sont notamment rattachés le TER, Transilien, Corail Intercités et les opérateurs Effia et Keolis. Constatant en ces temps de crise un "retour aux fondamentaux" qui remet au goût du jour l'importance des services publics de transports, il a souligné au passage l'appétit des Français en matière de transports collectifs. "A la SNCF, on fait le pronostic que cette lame de fond du report modal vers les transports collectifs durera", a-t-il avancé. A l'appui, il a délivré les résultats des trafics 2008 : + 3,3% pour Transilien, + 9,8% pour TER, + 4,1% pour Corail Intercités. Il a rappelé qu'en vue d'améliorer la qualité du service du Transilien, la SNCF va investir plus de 1,2 milliard d'euros sur 8 ans, par le biais d'une série de plans de modernisation déjà actés. Et ce parallèlement aux investissements du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif). Ce qui porte le total à 2,4 milliards d'euros injectés dans le réseau francilien. Objectif : atteindre 93% de régularité de trafic sur la journée à l'horizon 2012.

Des progrès à réaliser sur tous les fronts

Près d'un retard de train sur deux étant à imputer à la SNCF, des chantiers d'ampleur s'ouvrent, tous réseaux confondus. Attendu mais non moins essentiel, le chantier de modernisation du matériel et de rénovation de l'infrastructure est cerné par des objectifs précis, même s'il reste suspendu en Ile-de-France aux pourparlers engagés par la SNCF en vue d'obtenir certains financements dans le cadre du contrat en cours de négociation entre le Stif et Réseau Ferré de France (RFF). "L'année 2009 sera celle du matériel, dont la fiabilité est cruciale car tout dysfonctionnement, même minime, peut avoir de redoutables effets boule-de-neige sur le réseau", a précisé Jean-Pierre Farandou.
Autres chantiers franciliens : les prolongements de lignes et d'autres projets apportant des "changements à court terme", un meilleur management des conducteurs et, plus étonnant, un patient travail qui s'engage afin de réduire les suicides sur les voies. Tous réseaux confondus, un suicide est recensé tous les deux jours par la SNCF. Mais il peut en survenir jusqu'à deux par jour. Le retard engendré peut alors toucher jusqu'à 100 000 voyageurs. "Jusqu'alors, il était tabou de parler du sujet. Un échange avec les élus de Montréal nous a ouvert les yeux sur la possibilité de le faire et de réduire à terme le nombre de drames. Par le biais d'un programme dédié et d'une approche très factuelle du problème, ils ont réduit ce nombre par deux en deux ans", motive Jean-Pierre Farandou.

90% du TER neuf ou rénové

Sur les réseaux régionaux, la priorité est également au renouvellement du matériel. Avec l'appui des régions, qui ont déjà engagé 6,5 milliards d'euros depuis 2002 dans les matériels, ce sont près d'un millier d'automotrices et TER dernier cri qui vont être mis en circulation d'ici 2010. A cette date, près de 90% du parc TER sera neuf ou rénové. Et chaque région TER sera d'ici là équipée d'une régie d'information voyageurs. Autres outils et équipements amenés à se développer : les bornes et écrans d'information multimodale (testés au préalable dans des gares pilotes), des blogs de ligne tenus par des responsables TER, des points de médiation et de services, des parcs à vélos "abrités et éclairés". "Il nous revient d'accompagner les autorités organisatrices dans cette croissance des transports collectifs avec, en tête, deux priorités : l'écomobilité et l'intermodalité, qui est en marche et n'est plus un concept fumeux", a commenté Jean-Pierre Farandou. En ce qui concerne la billettique, notons l'extension dans certaines régions des systèmes de carte à puce de type KorriGo, son lancement imminent dans d'autres (Haute-Normandie, Poitou-Charentes) et un dispositif d'abonnement Corail Intercités plus moderne à compter d'avril. Suite à la réussite d'une opération test en Bretagne et Champagne-Ardenne, une quarantaine de commerçants vont être agréés pour vendre des billets TER. Quant à la Corse, douze nouveaux autorails vont prochainement y circuler.

Morgan Boëdec / Victoires-Editions