Grâce à la ferme intercommunale, des chèvres gambadent toujours sur la colline du Murier (38)
Pour la métropole grenobloise et ses communes, la préservation de l’activité agricole est une priorité. Alors, quand celle-ci a failli disparaître de la colline du Murier, les collectivités sont montées au créneau pour créer une ferme intercommunale et y implanter durablement une exploitation agricole.
La colline du Murier sur laquelle a été créée la ferme intercommunale des Maquis est un territoire de coteaux et un lieu de respiration à proximité immédiate de l’espace urbain. Aux yeux de la vice-présidente déléguée à l’agriculture, à la forêt et à la montagne de la métropole grenobloise, Françoise Audinos, cette colline cumule "les vocations environnementale, agricole, paysagère et récréatives et constitue un élément important du bien-être des habitants." Or, l’agriculture qui contribuait à la diversité écologique du site et de l’agglomération était en voie de disparition avec le remplacement des fermes par des habitations. Les quatre communes concernées (Gières, Saint-Martin-d’Hères, Poisat, Eybens) se sont alors immédiatement jointes à la métropole (à l’époque communauté d’agglomération) dans le cadre d’un projet de gestion concertée pour établir un diagnostic et bâtir un projet commun.
Projet global pour la colline
Ce projet, mis en œuvre depuis plus d’une dizaine d’années, comportait quatre axes. La création de la ferme intercommunale des Maquis, inaugurée en 2013, en est certainement l’élément pivot. Elle a également permis de renforcer la dimension pédagogique de la colline en liaison avec la Maison des collines et le sentier découverte visités par les classes vertes de Grenoble et de Saint-Martin-d’Hères. "Le troisième axe", se souvient le coordinateur du service agriculture, forêt, biodiversité, Lilian Vargas, "consistait à améliorer et mieux gérer la fréquentation de la colline en réaménageant les parkings et les sentiers pédestres. Enfin, le projet visait aussi à optimiser l’exploitation et la gestion forestière".
Mise en œuvre partenariale du projet
Les quatre communes et la métropole se sont organisées au sein d’un comité de pilotage pour transformer au fil des ans ces objectifs en réalité. Les 1,2 million d’euros nécessaires à l’acquisition du foncier et à la construction des bâtiments de la ferme intercommunale ont été financés essentiellement par la métropole pour près d’un million d’euros. La région a ajouté 123.000 euros tandis que les communes de Gières et de Saint-Martin-d’Hères versaient 40.000 supplémentaires chacune et celles, plus petites, d’Eybens et de Poisat fournissaient quelques milliers d’euros. Parmi les partenaires du projet figuraient la Safer pour la négociation et l’acquisition de 30 hectares de terrains, ainsi que la chambre d’agriculture qui a aidé à bien dimensionner le projet pour assurer sa viabilité économique. Après l’entrée en activité de la ferme, le comité de pilotage du projet s’est auto-dissous. Le comité de site animé par la métropole avec la participation active des communes suit aujourd’hui,la vie de la colline et de son exploitation.
Du bio facilité par la jachère
Les exploitants, deux à l’origine du projet mais trois aujourd’hui, sont liés à la collectivité par un bail rural avec une clause environnementale imposant une production bio. "Les terrains n’ayant plus été exploités depuis 5 ou 6 ans lors de la création de la ferme intercommunale en 2103, aucun pesticide n’avait été répandu et la certification bio pour la production de fromages - activité de la ferme - a pu être obtenu rapidement", précise le coordinateur du service agriculture, forêt, biodiversité. À noter que les bâtiments sont construits en bois local et selon les dispositions de la réglementation technique 2012 très exigeante en matière d’environnement.
Vente directe et accueil d’écoliers
La ferme participe au projet alimentaire territorial par son activité de vente directe, sa présence sur des marchés locaux et ses livraisons aux établissements scolaires. "Ses produits sont entièrement consommés localement", confirme la vice-présidente.
La ferme s’inscrit également dans le projet pédagogique du territoire. Membre du réseau des Fermes buissonnières, elle accueille en moyenne deux classes par semaine pour conforter l’éducation à l’environnement des élèves.
Autonomie financière acquise
La ferme est financièrement autonome, la collectivité se chargeant uniquement des dépenses qui lui incombent en tant que propriétaire. Elle réserve dans cette perspective une enveloppe annuelle de 3.000 euros. Selon le coordinateur du service agriculture, forêt, biodiversité, "la réussite du projet est lié au juste dimensionnement de l’outil mis en place et au bail équitable qui associe la collectivité aux exploitants pour assurer la pertinence économique de la ferme sans distordre la concurrence locale."
80 chèvres sur 15 hectares
Les trois exploitants la ferme des Maquis, inaugurée en 2013, élèvent 80 chèvres sur une surface agricole de 15 hectares. Ses installations sont notamment constituées d’une chèvrerie, d’une salle de traite, d’un hangar de stockage, d’une fromagerie, d’un local de vente et d’une salle d’accueil pédagogique. Le tout est classé BBC.
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