Déchets sauvages - Gestes propres dévoile ses outils aux collectivités et gestionnaires d'espaces naturels
Le 25 juin, lors d'un point sur sa campagne estivale d'affichage et de prévention ciblée cette année sur les déchets marins et dépôts sauvages, l'association Gestes propres a présenté une série d'outils utiles aux collectivités, aux gestionnaires d'espaces naturels, mais aussi aux personnels enseignants et gestionnaires portuaires.
Soutenue sur le versant institutionnel par le ministère de la Transition écologique et solidaire, l'éco-organisme Citeo, l'Association des maires de France et des présidents d'Intercommunalité (AMF) et celle des petites villes de France (APVF), l'association Gestes propres déploie cette année une campagne d'affichage orientée vers la prévention des déchets marins et dépôts sauvages.
Toutes précautions prises, elle estime à environ 520.000 tonnes le flux de déchets abandonnés chaque année notamment aux abords des cours d'eau (41.000 tonnes), des routes (72.000 tonnes), des espaces naturels (2.900 tonnes sur le littoral et 129 tonnes en montagne sur les pistes des 211 stations françaises). Une estimation, issue d'une méthode d'évaluation par extrapolation, qui "comporte un fort taux d'incertitude" du fait des difficultés à quantifier ces flux, prévient l'association, "d'autant plus que les zones d'abandon des déchets s'alimentent les unes les autres".
Une chose est sûre pour le parrain de cette association, l'océanographe François Galgani, "ces déchets qu'on retrouve en mer ont le plus souvent été jetés sur terre et sont en grande partie issus de nos modes de grande consommation". Ce que savent seulement 38% des citoyens interrogés dans le cadre d'une enquête menée pour Gestes propres. Menée en juin auprès d'un échantillon représentatif de 1.027 personnes, cette étude montre qu'une maturité est atteinte et que 87% des personnes interrogées souhaitent que l'ensemble des acteurs - collectivités, associations, citoyens, pouvoirs publics et entreprises - se mobilisent pour réduire ces déchets. Près de 9 Français sur 10 déclarent avoir été exposés à des déchets marins. L'unanimité prévaut sur leurs impacts sur la biodiversité, la santé, le bien-être, etc. Seulement 1% des Français estiment que les déchets sauvages n'en ont aucun sur leur qualité de vie.
Un guide pour les élus cet été
Au niveau national, deux groupes de travail planchent depuis la mi-2018 sur ce fléau des dépôts sauvages de déchets. L'un a donné lieu à la publication en début d'année d'une enquête Ademe sur la caractérisation de cette problématique et qui a fortement mobilisé les collectivités territoriales, désemparées face aux difficultés à prévenir, résorber et sanctionner les mauvaises pratiques. "Pour les élus locaux, cette lutte pour réduire ces dépôts sauvages est sans fin et épuisante", confirme-t-on à l'AMF. Le second groupe de travail, piloté justement par Gestes propres sous l'angle de la prévention, aboutit à un guide de bonnes pratiques destiné aux élus. "Il est attendu en août et présentera une vingtaine de retours d'expérience locaux susceptibles d'aider d'autres collectivités", confie Carole Carpentier, déléguée générale de Gestes propres. L'association continue par ailleurs à déployer son dispositif de collecte et tri en partenariat avec plus de 1.100 collectivités. Les sacs poubelle distribués sont éco-conçus à hauteur de 70% (intégration de matière recyclée). "Nous visons d'ici 2022 des sacs à 100% issus de matières recyclées", ajoute Carole Carpentier. Dans les ports de plaisance, l'opération de prévention des déchets marins "Je navigue, je trie" se poursuit et se déploie dans une cinquantaine de sites. Voies navigables de France (VNF) se dit aussi intéressée par cette dynamique adaptable au réseau fluvial.
Des campus aux forêts
Gestes propres a aussi signé une convention avec l'université de Perpignan Via Domitia pour la mise en place d'un projet pilote "Campus propre". Il consiste à proposer des défis aux étudiants, personnels enseignants, administratifs, techniques, sur ces thèmes des éco-gestes, de la sensibilisation et pédagogie pour lutter contre les déchets sauvages et marins : "Après bilan du pilote et ajustement du dispositif, l'ambition est de le proposer aux autres universités françaises", dit Carole Carpentier. Gestes propres lance aussi à la rentrée un atelier pédagogique clé en main mis à la disposition des enseignants de primaire et des centres périscolaires. Plus un dispositif de sensibilisation dédié à la prévention des déchets sauvages dans les espaces naturels. Lancé ce 25 juin, co-construit avec Citeo et les principaux acteurs des espaces naturels, il repose sur une phase pilote de deux ans, à l'issue de laquelle plus de 500 panneaux "Gardez et triez vos déchets" ont été installés. "Ces panneaux ont reçu un très bon accueil, ils s'intègrent bien dans leur environnement, avec huit visuels disponibles selon l'espace naturel concerné et un emplacement pour que la collectivité puisse le personnaliser", précise Jean-François Molle, président de Gestes propres. Pour mettre en place ce dispositif, une plateforme sera mise en ligne au seconde semestre prochain par Citeo. Les collectivités et gestionnaires d'espaces pourront alors commander ces panneaux en ligne. D’ici là ils peuvent être commandés auprès de Gestes propres (prix du panneau entre 21 et 39 euros). Enfin, aux côtés de l'AMF, l'association teste un projet de plan de gestion des déchets sauvages. Ce plan a vocation à mobiliser un maximum d'acteurs du territoire concerné, des élus, services de la ville, des habitants, des artisans, des entreprises, etc. Il sera testé en 2020 dans une vingtaine de villes pilotes.