Gérald Darmanin confirme la délocalisation de services de l'administration fiscale
Le ministre de l'Action et des Comptes publics a confirmé l'intention de délocaliser en région certains services de la direction générale des finances publiques, sans préciser lesquels.
Parmi les pistes évoquées par le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, pour financer les 5 milliards d’euros de baisse d’impôt sur le revenu figure la délocalisation de certains services de la direction générale des finances publiques (DGFiP) en région. "Je vais proposer au Premier ministre de déplacer des services de la direction générale des finances publiques, soit environ 3.000 agents, en région et notamment en ruralité", a en effet indiqué le ministre dans les colonnes du Parisien, mercredi 8 mai. "Aujourd’hui, internet permet d’installer ces services en Creuse, dans le bassin minier, en Bretagne…", a-t-il ajouté, ce qui "permettra de réaliser des économies sur l’immobilier, car cela coûte manifestement moins cher d’occuper des bâtiments à Guéret (Creuse), plutôt qu’en Île-de-France". Le gouvernement se donne jusqu'à la "fin du quinquennat" pour le faire.
Mais pour le syndicat Solidaires finances publiques, "les restructurations envisagées riment avec déstructuration". "Loin d’être une reconquête, cette opération ne vise en réalité qu'à réaliser des économies en matière d'immobilier." "Surtout, elle ne se traduira pas par une meilleure accessibilité du service public", a dénoncé le principal syndicat des impôts dans un communiqué, jeudi. "Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une restructuration nommée 'géographie revisitée'". Or "la géographie revisitée" va se traduire par "un repli territorial inédit des services" de l'administration fiscale, "sur fond d'accélération des suppressions d'emplois", a-t-il ajouté.
Ce mouvement de délocalisation vers les territoires ruraux, annoncée dès l’été dernier par le gouvernement, pourrait concerner les services de publicité foncière (tenue des registres immobilier), les services de gestion ou d'expertise, mais aussi certaines tâches effectuées au profit des collectivités. En contrepartie, un certain nombre de trésoreries publiques devraient être supprimées, le gouvernement prévoyant de développer l'accueil du public dans des maisons de services au public ou dans des agences itinérantes.
Selon Bercy, près de 107.000 agents travaillent actuellement pour l'administration fiscale. La DGFiP, qui a perdu près de 20.000 fonctionnaires en dix ans, dispose de 4.000 agences sur l'ensemble du territoire français.