Administration territoriale de l'Etat - Face aux nouvelles régions, l'Etat réorganise ses services
On ne parlera pas d'une "Réate bis", la première n'ayant pas laissé de bons souvenirs aux agents de l'Etat. Pour autant, c'est bien une véritable réforme territoriale de l'Etat en régions qui est en train de s'achever. Durant l'automne 2015, après neuf mois de réflexion et d'échanges entre gouvernement, préfets préfigurateurs, syndicats de personnels, entre autres, une nouvelle carte d'implantation des services de l'Etat a été arrêtée - sous l'œil vigilant d'élus locaux mobilisés.
Si l'adaptation du ressort des services au nouveau découpage administratif prévu par la loi de janvier 2015 était au programme, notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation, et de la sécurité, il s'est agi également de prendre en compte les nouvelles compétences reconnues aux régions par la loi Notr. Ainsi, les secrétariats généraux pour les affaires régionales (Sgar), états-majors des treize nouveaux préfets de région ont été réorganisés, pour acter le transfert à la région de la gestion de l'essentiel des fonds européens.
Plus largement, le gouvernement a souhaité améliorer le fonctionnement de l'administration de l'Etat, en renforçant la place des chefs de services déconcentrés. Mi-novembre, la circulaire d'application de la "charte de déconcentration" est venue rappeler leur rôle, notamment en matière de construction budgétaire (dans le cadre du "dialogue de gestion" avec les administrations centrales), et de gestion administrative de leurs personnels.
Au premier janvier 2016, c'est donc une administration territoriale en ordre de marche que les présidents de région trouveront à leurs côtés, suite à la nomination, le 16 décembre, des préfets de région, des recteurs de région académique et des directeurs d'ARS. Pour dialoguer avec ces présidents moins nombreux, plus visibles et plus influents, Manuel Valls a souhaité enfin conforter dans sa "feuille de route" pour l'Etat régional, l'autorité du préfet comme "patron" des services déconcentrés de l'Etat, malgré des résistances toujours bien présentes au sein des directions des ministères.