Mener un projet global d’adaptation de la ville ultra-marine au changement climatique (La Réunion)

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La Ville du Port a approuvé en 1971 un schéma directeur d’urbanisme qui lui permet encore, après plus de 50 ans, de mener une politique d’urbanisme toujours d’actualité et qui permet à la commune de s’adapter au changement climatique. Cette stratégie repose sur trois axes principaux : le réemploi des friches urbaines, les mobilités et la renaturation. 

Concernant le réemploi des friches urbaines, le développement urbain du Port s’est réalisé au travers d’une maîtrise foncière stratégique à l’échelle de la commune. En effet, la réutilisation des fonciers déjà artificialisés permet à celle-ci de maîtriser son étalement urbain et l’imperméabilisation des sols, et à réduire les risques qui y sont liés.

Malgré des risques limités en la matière - la commune du Port est caractérisée par une pluviométrie relativement faible – l’imperméabilisation des sols pose quand même des enjeux spécifiques et importants. En effet, même si les phénomènes climatiques (cyclones et épisodes pluvieux) sont moins fréquents, les prévisions météorologiques indiquent qu’ils seront de plus en plus intenses dans l’Océan Indien. 

Il s’agit donc, au travers de l’urbanisme, d’adapter le territoire à ces changements. Pour cela, la Ville a misé sur le réemploi des friches urbaines pour répondre aux besoins des Portois (logements, activités, commerces, …).  

Ce contrôle des espaces soumis à l’artificialisation concourt également à permettre à l’eau de pluie de s’infiltrer plus facilement sur le territoire. Au-delà des risques d’inondation, il s’agit aussi de recharger la nappe phréatique (dizaine de captages sur la commune) et de lutter contre les îlots de chaleur urbains.  

En ce sens, la maîtrise de l’imperméabilisation passe par la réutilisation de fonciers déjà artificialisés, au travers de stratégie durables :

• Densification urbaine (Eco quartier Mail de l’Océan)
• Dépollution des sols (Les Portes de l'Océan et le Campus Paul VERGES)

Sur le volet « Mobilités », la Ville du Port démontre depuis plusieurs années son ambition en matière de mobilités durables, et notamment actives, par sa politique forte et sa topographie propice au développement de la marche et du vélo. De ce fait, Le Port a développé des infrastructures cyclables et marchables en incluant peu à peu ce type d’actions dans ses documents stratégiques : schéma directeur vélo (2003) et Plan de Déplacement Communal (2023).  

Par ailleurs, la Ville a également développé diverses actions concourant à la décarbonation des transports :

• l’apprentissage et le développement de services autours du vélo (rénovation de la piste d’apprentissage, achat de draisiennes, box sécurisé, bornes de maintenance, jalonnement cyclable, …) ;
• la réalisation du PEM Roger et Odette Mofy ;
• le projet du futur BHNS (préfiguration du tram ouest) ;
• le confortement du maillage et de la continuité du réseau cyclable ;
• le renforcement du dispositif de zone 30 au profit de la sécurisation des modes doux (marche, vélo) ;
• le déploiement d’une flotte de modes doux en libre-service, à travers le lancement d’un AAP.

Sur la renaturation, pour finir, la commune du Port possède un patrimoine arboré conséquent, tels le Parc Boisé de 17 hectares ou encore les Berges de la Rivière des Galets. La Ville dispose ainsi de 47 m² d’espaces verts par habitant. Une moyenne qui fait d’elle la ville urbaine la plus verte de l’île et de France. Certains arbres ont aujourd’hui (ou bien pourraient acquérir) un fort intérêt paysager, patrimonial et écologique.

L’enjeu est de pouvoir concilier aménagement et préservation de ces arbres. En effet, un aménagement peut s’adapter aux arbres mais l’inverse est impossible pour des arbres installés depuis des décennies. Ils sont les témoins de l’histoire, de ceux qui les ont plantés et ils portent l’image verte de la ville du Port.

Ainsi, la Ville du Port a développé une technicité de transplantation d’arbre. Depuis 2022, elle est reconnue pour cette expertise avec plus de 300 arbres (dont 70 au Port) qui ont ainsi été sauvés de l’abattage par la Ville. Au-delà de cette technicité, la ville a intégré dès 2018 à son PLU une OAP paysagère « Fil Vert » qui répond à un souhait de protéger la qualité paysagère, de mettre en valeur le patrimoine végétal existant et de renforcer l’identité verte de la ville.

Divers projets concrets viennent matérialiser ce concept de fil vert au sein des espaces publics de la ville :

• Requalification et renaturation des espaces publics (bas de la rue François de Mahy, parvis du Grand Marché) ;
• Des aménagements paysagers (Parc Boisé, square de Lyon, Jardin de l’Oasis, …).