Dans le sud de la Martinique, un bus, guichet unique et numérique, sillonne l'agglo (97)

Depuis début 2017, grâce à un véhicule aménagé en guichet mobile, le relais de service public sillonne les 12 communes de la communauté d'agglomération de l'Espace Sud. Il se rend ainsi au plus près de tous ceux qui sont tenus à l’écart des usages numériques ou de leurs droits.

Équipé d’ordinateurs avec un accès internet en haut débit, le véhicule "Pour les usagers du Sud" (Plus) est un véritable bureau administratif mobile. Destiné à renforcer la présence de la communauté d'agglomération de l’Espace Sud auprès de ses 119.653 habitants, il se déplace du lundi au jeudi, de 8h à 13h, sur l’ensemble de son territoire. Sa mission : familiariser les administrés aux usages du numérique liés à la dématérialisation des formalités administratives. La communauté d'agglomération, qui a fortement investi dans ce dispositif, a également bénéficié d’aides au départ et pour le fonctionnement (voir encadré).

Équipe composée d’un coordinateur et de quatre animatrices

Le véhicule Plus stationne par demi-journées, en desservant chaque mois les quartiers des 12 communes du territoire. En plus du coordinateur en charge de gérer le dispositif, quatre animatrices se relaient pour conduire le bus, informer et jouer le rôle de médiateurs numériques. "Leur rôle est principalement d’accompagner les usagers dans leurs relations numériques avec toutes les administrations et services publics : Pôle emploi, CAF, CGSS, EDF, eau, service des impôts …", explique l’agent chargé de la coordination du dispositif, Patrice Percy. "Notamment pour les demandes d'aide au logement, remplir la feuille d'impôts, préparer la retraite et même aider à la création d'un courriel. Le public jeune n'est pas le dernier à avoir besoin de ces appuis dès qu’il s’agit de formalités administratives."

Pour l’inclusion numérique et lutter contre le non-recours

"Sur le territoire, qui compte encore de nombreuses zones blanches, l’Espace Sud pose ainsi les jalons d’une stratégie territoriale du numérique solidaire", souligne le vice-président de la communauté d'agglomération, Hugues Toussay. Le choix d’investir pour l'itinérance de ce relais de service public n'a pas franchement fait débat. "C'était une question d'équité territoriale", résume le vice-président. Il s’agit également pour les élus de lutter contre le phénomène de non-recours. Le taux de chômage est élevé, les bénéficiaires de minima sociaux nombreux, mais leurs droits ne sont pas toujours ni ouverts ni renouvelés, faute de démarches effectuées à temps.

Desserte confortée et 6.000 visites au premier trimestre 2018

Au départ, l'itinéraire a été conçu selon un subtil équilibre tenant compte des besoins des quartiers les plus retirés, de la qualité de la connectivité et de la fréquentation du lieu. Finalement, l'itinéraire n'a changé qu'à la marge au bout d'un an. "On constate même une augmentation de la fréquentation sur des points de desserte pour lesquels nous avions beaucoup de doutes sur l'intérêt d'y stationner", remarque la cheffe du service développement social, Tania Songne-Petricien.
Il aura fallu des mois pour se faire connaître. Le plus efficace : les réseaux sociaux et la diffusion d'un calendrier qui prévient des jours et lieux de passage. Les résultats parlent d'eux-mêmes : 300 visites en 2017, 6.000 entre janvier et début mars 2018.

Le petit plus : la vitrine de l'EPCI

Le relais itinérant Plus permet de diffuser un certain nombre d'informations de l'EPCI : sur la gestion des déchets, les projets économiques, etc. Comme une vitrine. A noter : le dispositif Plus a reçu le prix Territoria d’argent en novembre 2017 dans la catégorie Transition numérique.

Budget : des aides abondent la contribution de l’agglomération
La communauté d'agglomération a dû investir près de 450.000 euros. Sur cet investissement elle a bénéficié d'aides du CEGT (ex-Datar) au titre des pôles d’excellence rurale, de la caisse d’allocations familiales de la Martinique et de la caisse générale de sécurité sociale de Martinique.
En outre, ses animateurs ont bénéficié de formation de la part des partenaires. "La sécurité sociale, Pôle emploi, la CAF et l'État ont joué le jeu, car le relais itinérant contribue à soulager la pression sur leurs sites d’accueil" observe l'élu. Le coût de fonctionnement (correspondant à 5 équivalents temps plein) avoisine 300.000 euros par an. Les partenaires participent à hauteur de 20.000 euros par organisme.

Communauté d'agglomération de l'Espace Sud

Nombre d'habitants :

119653

Nombre de communes :

12
Lotissement "Les Frangipaniers"
97228 Sainte-Luce
espacesud@espacesud.fr

Hugues Toussay

Vice-président et président de la commission développement social

Tania Songne-Petricien

Cheffe du service développement social

Découvrez nos newsletters

  • Localtis :
    Propose un décryptage des actualités des collectivités territoriales selon deux formules : édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques.

  • Territoires Conseils :
    Recevez tous les quinze jours la liste de nos dernières publications et l'agenda de nos prochains rendez-vous.

S'abonner aux newsletters