Eurocities désigne sa "Commission fantôme"

S'inspirant du "Shadow Cabinet" anglais, l'association Eurocities vient de se doter d'une "Commission fantôme" chargée de porter la voix des maires auprès de chacun des commissaires européens.

Alors que les commissaires européens dévoilés par Ursula von der Leyen vont être auditionnés à partir du 4 novembre par le Parlement européen, l’association représentative des grandes villes européennes Eurocities a déjà présenté sa nouvelle "Commission fantôme" – pratique tirée du "système de Westminster" –, chargée de porter la voix des maires auprès de chacun des membres du collège de la Commission. 

Présidée par l’Allemand Jung Burkhard, maire de Leipzig (SPD) et président d’Eurocities, cette commission fantôme n’épouse toutefois pas l’architecture de la véritable Commission, puisque "reflétant les priorités des dirigeants de la ville à travers l’Europe". Elle n'est ainsi dotée que de 5 vice-présidences, chargées des "priorités clés" définies par l’association : la démocratie ; la transition juste ; l’industrie et la compétitivité ; l’Europe locale et, enfin, la résilience climatique. Elle comporte par ailleurs 13 autres portefeuilles : politique de cohésion ; financement climatique ; éducation et compétences ; élargissement ; inclusion sociale ; villes accueillantes ; logement ; égalité des genres ; culture durable ; jeunesse ; mobilités ; systèmes alimentaires durables ; inclusion numérique. Les véritables commissaires européens chargés, entre autres, de l’économie, de la santé, de l’agriculture, de la pêche, du budget ou encore de la recherche et de l’innovation resteront donc sans interlocuteur direct.

Respect de la parité

"Contrairement à la Commission, elle respecte l’égalité des sexes", souligne Eurocities, "chaque portefeuille étant représenté par un homme et une femme". L’association ne s’est, il est vrai, pas soumise aux mêmes contraintes que la véritable Commission, puisque la commission fantôme compte 37 membres, soit 10 de plus que prévu par les textes. Pour autant, plusieurs États membres n'y sont pas représentés : ainsi de Chypre, du Danemark, de la Hongrie, de l’Irlande, de la Lettonie, du Luxembourg, de Malte, de la République tchèque et de la Slovaquie. Paradoxalement, l’Albanie, l’Écosse et le Monténégro, non-membres de l’UE, y disposent chacun d’un maroquin.

L’Italie y compte 4 membres, les Pays-Bas et la Finlande 3 chacun, la France se taillant la part du lion avec pas moins de 6 représentants : 

- Nathalie Appéré, maire de Rennes, vice-présidente co-chargée de la transition juste ;

- Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, vice-présidente co-chargée de l’Europe locale ;

- Renaud Payre, vice-président de Lyon Métropole, co-chargé du logement ;

- Yves Pascouau, conseiller municipal de Nantes, co-chargé de l’égalité des genres ;

- Nicole Yardeni, adjointe au maire de Toulouse, co-chargée de la culture durable ;

- Delphine Jamet, adjointe au maire de Bordeaux, co-chargée de l’inclusion numérique.

 

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