Etudiants étrangers : de deuxième pays d'accueil en 1980 à septième en 2022, la France perd son attractivité
La France perd en attractivité pour les étudiants étrangers, qui optent comparativement plus souvent pour les pays anglo-saxons, certains pays européens comme l'Allemagne, voire pour la Russie, d'après un rapport de la Cour des comptes publié ce lundi 10 mars 2025. "La mobilité internationale des étudiants croît plus vite que le nombre d'étudiants dans le monde" et "fait l'objet d'une compétition de plus en plus intense entre les établissements d'enseignement supérieur (...) et les Etats pour attirer les talents", relève ce rapport. Le nombre d'étudiants qui suivent des cursus hors de leur pays est ainsi passé de 600.000 en 1975 à 6,4 millions en 2021 dans le monde. Les effectifs internationaux progressent régulièrement en France depuis les années 2000, mais moins que dans "certains pays anglo-saxons ou (...) l'Allemagne, entraînant ainsi un recul de son classement", relève l'institution publique de surveillance de la dépense publique.
Sur la base des données de l’Unesco qui recense le nombre des étudiants internationaux en mobilité dite diplômante, la France était le deuxième pays d'accueil en 1980 derrière les États-Unis ; le quatrième en 2017 derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie ; elle est en 2022 septième derrière le Canada, l’Allemagne et la Russie. Depuis plus de 20 ans, les aires géographiques d’origine des étudiants internationaux en France évoluent peu. Les étudiants viennent :
- à 50% de pays maghrébins ou africains,
- à 22% d'Asie,
- à 19% de pays européens
- et 9% d’entre eux sont originaires d’Amérique.
Cette stabilité géographique souligne que "l'enseignement supérieur français attire prioritairement des étudiants francophones", souligne la Cour des comptes. Les étudiants originaires de pays envoyant de plus en plus de jeunes à l'étranger, à l'instar de la Chine ou encore de l'Inde et du Nigeria, optent en priorité pour les formations "anglophones dispensées aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Allemagne".
Pour attirer plus d'étudiants venus d'autres pays, le rapport recommande d'augmenter les bourses disponibles (nombre, montants, durée), mais aussi de relever le plafond de ressources minimal pour les étudiants internationaux.
La Cour recommande par ailleurs "de systématiser la revue périodique des formations à forts taux d'étudiants internationaux au sein des établissements afin de se prononcer sur leur soutien, leur évolution ou leur fermeture". Elle suggère également de "moderniser et sécuriser la plateforme 'Études en France' en transférant à Campus France les moyens nécessaires".