Espaces verts : comment faire fleurir la phase de reprise ?
Des acteurs de la filière du végétal ont sondé les communes pour savoir quelles activités ont été mises en sommeil et sur quel pied elles vont repartir. Les résultats de cette enquête pilotée par l'organisme Plante & Cité ont été diffusés le 6 mai.
Ouverte du 14 au 21 avril, l’enquête lancée par l’organisme national d'études et d'expérimentations Plante & Cité a suscité un réel enthousiasme. Près de 830 structures, principalement des communes, y ont répondu. Ses résultats ont été diffusés lors d'un webinaire le 6 mai. Des partenaires tels que l’association des ingénieurs territoriaux de France (AITF), le réseau des responsables d'espaces nature en ville Hortis ou encore l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) et l'interprofession de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage (Val’hor) ont nourri ces travaux.
Moins de 10% d’agents sur le terrain
Près de 90% des collectivités répondantes estiment que les activités d’entretien et de travaux ont subi une inflexion, qu’elles soient menées en régie ou par des entreprises prestataires. Des activités en lien avec les espaces verts y ont été maintenues, principalement pour ramasser les déchets, arroser ou pour des achats et marchés. Les travaux de paillage et arboricoles ont été les plus mis en sommeil. Les centres de production horticoles sont majoritairement restés actifs mais en mode réduit. Les cimetières font partie des espaces sur lesquels des activités minimales ont été maintenues. Concernant les équipes mobilisées, près du quart des collectivités ont maintenu moins de 10% de leurs effectifs sur le terrain. "Seulement 24% des collectivités ont maintenu plus de 50% d’entre eux."
Le surcoût du report de plantations
La relation des collectivités aux entreprises prestataires a par ailleurs évolué. Nombreuses sont celles qui ont adapté leurs modalités de supervision et de suivi des chantiers à distance. La réception des végétaux a aussi posé problème. L’enquête souligne que la moitié des collectivités ont reporté leurs plantations, sans pour autant replanifier totalement les livraisons. Cette remise en culture et ce reconditionnement des végétaux généreront un surcoût. Sa prise en charge est à l’étude dans un quart des collectivités sondées.
Les priorités du déconfinement
À la sortie du confinement les priorités iront au désherbage, à la gestion des strates herbacées et aux plantations. L’entretien sera prioritaire aux abords de voirie, sur les ronds-points et dans les cimetières, parcs et squares. Faut-il des renforts ? Seule une faible proportion de collectivités (15%) l’envisage. La crise conduira-t-elle les collectivités à revoir leurs objectifs d’entretien ? Plus de 40% d’entre elles l’envisagent et réfléchissent à faire évoluer leurs pratiques. L’inflexion des pratiques d’entretien durant ce confinement aura des conséquences qui inquiètent sur les terrains de sport, où "la suspension des championnats est perçue comme un délai supplémentaire pour la remise à niveau des terrains avant leur utilisation". Enfin, d’autres difficultés ressortent de cette enquête, comme la gestion du désherbage et la reprogrammation des travaux de création.