Éric Lombard : "Le redressement ne se fera pas en alourdissant la pression fiscale sur les entreprises et les ménages"

Lors de ses vœux aux acteurs économiques à Bercy le 23 janvier 2025, le ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie a assuré vouloir éviter une hausse de la pression fiscale sur les ménages et les entreprises. Il a aussi annoncé une revue stratégique des participations de l'État et la poursuite du chantier de la simplification.

"Je veux être clair : le redressement de nos finances publiques ne se fera pas en alourdissant la pression fiscale sur les entreprises ni sur les ménages." Lors de ses vœux le 23 janvier 2025 aux acteurs économiques, venus en nombre, Éric Lombard, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, s'est voulu rassurant quant aux mesures intégrées dans le projet de loi de finances qui vient d'être voté par le Sénat (voir notre article).

"La surtaxe d'impôts sur les sociétés sera limitée à une année", a-t-il indiqué. Elle était prévue sur deux ans. En revanche, la baisse de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) est suspendue face à la situation budgétaire. "Mais nous gardons en vue son extinction à terme", a insisté le ministre qui a aussi souligné les dispositions favorables aux entreprises du projet de loi tel que voté au Sénat ce 23 janvier : un "prix bas de l'énergie", une stabilisation du crédit d'impôt recherche et du dispositif jeunes entreprises innovantes sous réserve de quelques ajustements et l'effort de 1,6 milliard consenti pour la décarbonation de l'industrie. Sans compter le maintien d'un équilibre sur les allègements généraux de cotisations sociales contenus dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Simplifier les règlementations et mettre en œuvre un agenda d'attractivité

L'objectif du gouvernement est d'atteindre un déficit de 5,4% contre les 5% fixés par le gouvernement Barnier. Une réduction qui passera principalement par des économies "en rendant la dépense publique plus efficace, en luttant contre les fraudes". Le gouvernement ambitionne un effort budgétaire de plus de 50 milliards d'euros, dont environ 32 milliards d'économies et 21 milliards de recettes. Éric Lombard a par ailleurs annoncé que le déficit public de la France en 2024 serait "plus près de 6%" que des 6,1% du produit intérieur brut (PIB) anticipés jusqu'ici. La prévision de croissance a elle aussi été revue à la baisse à 0,9% contre 1,1%.

Éric Lombard a profité des vœux pour expliquer l'agenda d'attractivité qu'il souhaite mettre en œuvre en 2025. Premier chantier : la simplification. Il compte remettre rapidement le projet de loi de simplification "à l’ordre du jour parlementaire de l’Assemblée nationale", "dès que nous aurons enfin adopté le budget". Une simplification qui doit aussi avoir lieu à l'échelle européenne, selon le ministre.

Autres pistes : le soutien à l'innovation et à l'investissement et la préservation par l'État des intérêts industriels critiques pour la souveraineté nationale. Une revue stratégique des participations publiques et du rôle de l'État devrait avoir lieu.

Enfin le ministre a mis en avant les efforts réalisés pour assurer un modèle de croissance durable : avec la hausse de la taxe sur les billets d'avion, l'absence d'augmentation du prix de l'électricité, le maintien du leasing social pour les véhicules électriques et du bonus écologique. En matière sociale, une concertation sur le travail et les salaires est également prévue.

 

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