Entre télétravail et présentiel, une pratique hybride désormais ancrée dans les entreprises

L’Insee et la Dares tentent de caractériser la pratique du télétravail depuis son avènement en 2020 jusqu’à une pratique plus "hybride" observable en 2024. Si elle touche davantage les cadres, cette pratique n’en est pas pour autant homogène selon les différentes typologies d’entreprises.

Le véritable point de départ de la démocratisation du télétravail est indéniablement la crise sanitaire. Un phénomène particulièrement observable lors de la dernière semaine de mars 2020, à l’occasion du premier confinement, séquence durant laquelle 3 salariés sur 10 du privé comme du public ont télétravaillé. Une proportion qui n’a depuis jamais plus été atteinte, confirme une étude conjointe de l’Insee et de la Dares publiée mercredi 5 mars. Avant cela, la pratique était marginale en France métropolitaine puisque seulement 4% des salariés étaient concernés de façon régulière en 2019, essentiellement des cadres de la finance ou de l’information-communication, deux secteurs où la proportion de cadres concernés pouvait alors atteindre respectivement 61% et 66% des salariés travaillant dans une entreprise comptant plus de 2% de télétravailleurs réguliers.

Après des pics proches de 30% enregistrés lors des confinements suivants de novembre 2020 et avril 2021, la proportion de télétravailleurs s’est ensuite stabilisée autour de 20%. Résultat des courses, en 2024, relève l’étude, 22% des salariés du secteur privé pratiquent le télétravail au moins une fois par mois. Les auteurs de l’étude constatent ainsi une organisation du travail "essentiellement hybride", mêlant présence physique avec 1,9 jours en moyenne hebdomadaire de travail à distance. Si 7 salariés sur 10 qui considèrent que leur emploi est télétravaillable y ont recours, ils sont également 1 sur 5 à ne pas souhaiter télétravailler... ainsi qu’une proportion identique qui souhaitent le faire davantage !

Une pratique dont la courbe suit celle de la taille des entreprises

Rapidement, la pratique du travail à distance a été formalisée dans le cadre d’accords d’entreprises. En 2024, 4% des accords signés abordent la question du télétravail, contre moins de 1% en 2017, précise l’étude. À compter de 2019, les deux tiers de ces accords proposent une journée de travail maximum en distanciel par semaine, contre 2 jours par semaine pour le tiers restant. Un ratio qui va complètement s’inverser les années suivantes avec une généralisation du "2 jours par semaine". L’Insee et la Dares notent également que la propension à généraliser le télétravail va de pair avec la taille de l’entreprise, sachant que 34% des grandes entreprises le pratique contre 18% des TPE/PME. Désormais, le phénomène concerne près des deux tiers des cadres alors qu’il demeure inexistant chez les ouvriers et moins évident chez certaines professions libérales. Au final, 80% des emplois cadres se prêtent au télétravail, contre seulement 20% des postes d’employés.

L’étude souligne en parallèle qu’une forte proportion de cadres au sein d’une entreprise stimule le télétravail des autres salariés et que d’une manière générale, l’instauration d’une telle pratique reste un facteur d’attractivité notamment vis-à-vis des jeunes... même si les débutants, comme les salariés les plus anciens, y ont généralement moins recours. S’agissant des femmes, elles ont une probabilité d’avoir recours au télétravail de 6,4% supérieure à celles des hommes, à caractéristique et emploi identiques.

 

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