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Urbanisme - En 2006, l'Anru fait appel à la solidarité régionale

A la fin 2005, l'Agence nationale pour la rénovation urbaine s'est engagée à subventionner 150 projets, mais près de 350 autres dossiers sont remontés jusqu'aux bureaux des préfectures. L'Anru recherche de nouveaux financements et appelle les régions à la rescousse.

Lors d'un point de presse "Bilan et perspectives", Philippe Van De Maele, directeur de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) a présenté, le 11 janvier, les objectifs pour 2006. En tête des "bonnes résolutions", l'accélération de la concrétisation des projets. A la fin de l'année 2005, le comité d'egagemement a examiné 150 projets portant sur 276 quartiers (dont 37 en Ile-de-France, 19 en Nord-Pas-de-Calais, 12 en Rhône-Alpes...). Ces chantiers représentent 17,2 milliards de travaux dont 5,5 milliards d'euros subventionnés par l'Anru sur les cinq prochaines années. Aujourd'hui, l'agence annonce, après la création en 2005 d'une équipe d'appui et de suivi, la mise en place d'une nouvelle équipe chargée de soutenir la mise en oeuvre des projets. "On sait que l'ingénierie est le point faible, un certain nombre de collectivités souffrant d'un manque d'expertise pour mener à bien leur opération", a commenté Jean-Paul Alduy, président de l'Anru, sénateur et président de la communauté d'agglomération Têt-Méditerranée. Si cette nouvelle force de frappe aura vocation à jouer le rôle du maître d'oeuvre des projets, elle ne devra pas se substituer aux maires et présidents d'EPCI qui gardent la maîtrise de leur projet, a assuré en substance Philippe Van de Maele.


Près de 500 projets en instance


Le temps est donc venu pour l'Anru de relever ses manches. Le conseil d'administration de l'agence a ouvert la possibilité, en cas d'urgence, d'anticiper le lancement de projets qui ne seraient pas totalement bouclés et annonce un dispositif de financement en temps réel. Enfin, une démarche d'évaluation devrait voir le jour, avec le soutien de l'Observatoire national des ZUS, afin de se pencher sur les impacts des projets et la réalisation des objectifs. Car, en 2006, les 188 sites prioritaires devraient être tous lancés (113 ont fait l'objet d'un accord de l'Anru, 30 sont en cours de finalisation et une quarantaine sont en cours d'élaboration au niveau local), soit pour la seule année 2006, un engagement financier de l'Anru de 1,2 milliard d'euros, levier pour une tranche annuelle de travaux de 3,5 milliards d'euros. La demande s'est révélée beaucoup plus élevée que les moyens mis à disposition. Pour Jean-Paul Alduy, "les 188 quartiers prioritaires sont loin de cerner la géographie de la crise urbaine". Les villes moyennes se sont tournées vers l'agence : au total, près de 500 projets sont dans les tuyaux. Et, si l'agence va bénéficier d'une rallonge de l'Etat d'1 milliard d'euros, ces ressources ne devraient pas suffire.


Tour de France des régions


"J'ai rencontré la plupart des présidents de conseil régional pour leur demander leur soutien", a précisé Philippe Van de Maele. Un tour de France dont les résultats sont pour le moment mitigés. Au lendemain du conseil d'administration de l'Anru du 28 septembre dernier (lire ci-contre), Jean-Paul Alduy rappelait que "pour les dossiers de rénovation urbaine entérinés jusqu'à présent, les régions participent en moyenne à hauteur de 5%, et les départements 4%". "Au nombre des mauvais élèves, a-t-il précisé le 11 janvier, l'Aquitaine, le Languedoc-Roussillon ou Midi-Pyrénées qui considèrent que ce dossier ne fait pas partie de leurs domaines de compétence." A l'inverse, la Bretagne, la Bourgogne, l'Auvergne ou la Picardie sont prêtes à apporter leur soutien et Rhône-Alpes et l'Ile-de-France (qui participe déjà à hauteur de 8 à 10% aux projets) vont, dans les prochaines semaines, suivre l'exemple du Nord-Pas-de-Calais qui a signé la première convention régionale. "Il reste encore à ces régions volontaires à déterminer leur niveau d'intervention financière à ces investissements, une décisions étroitement liée aux évolutions des contrats de plan Etat-région", a conclu Jean-Paul Alduy.


Clémence Villedieu

 

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