Ecologie : Agnès Pannier-Runacher défend l'Ademe et l'OFB sur fond de budget raboté

Lors des débats sur le budget de l'Ecologie au Sénat ce 20 janvier, Agnès Pannier-Runacher a défendu les missions de l'Ademe et de l'Office français de la biodiversité (OFB), deux établissements publics récemment critiqués pour leur coût ou des contrôles jugés trop intimidants. La ministre de la Transition écologique a aussi pris acte de la réduction des crédits de son ministère qui  "prend sa part des efforts d'optimisation" des dépenses.

A l'occasion de l'examen en séance des crédits de la mission "Écologie, développement et mobilité durables" ce 20 janvier au Sénat, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a pris fait et cause pour les opérateurs de son ministère, Ademe et Office française de la biodiversité en tête, vivement attaqués ces derniers jours. 

Critiques nourries

Les critiques contre ces établissements publics sont notamment venues du Premier ministre François Bayrou qui, lors de sa déclaration de politique générale, s'est interrogé sur le rôle des "1.000 agences, organes ou opérateurs exerçant l'action publique" et a qualifié d'"humiliation" et de "faute" certaines inspections d'agents de l'OFB auprès des agriculteurs, "une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise". L'Ademe a aussi été décriée par des personnalités de droite, comme la présidente LR du conseil régional d'Ile-de-France, Valérie Pécresse, et le président LR du Sénat Gérard Larcher (lire notre article).

L'Ademe loin de la "gabegie"

"Mon ministère fait plus que prendre sa part aux efforts d'efficience et d'optimisation des dépenses de fonctionnement et d'investissement", a affirmé Agnès Pannier-Runacher. "Je suis donc surprise d'entendre certains appeler à la suppression des entités qui oeuvrent en faveur de la transition écologique ou à la baisse de leurs moyens", a-t-elle déclaré devant la chambre haute. "L'Ademe mène des politiques efficaces, comme le fonds Chaleur (…). Il a été décidé de le reconduire au niveau exceptionnel de 820 millions d'euros", a-t-elle souligné.   Le projet de loi de finances initial pour 2025 présenté en octobre ne prévoyait que 500 millions pour ce Fonds, qui soutient des projets de développement de chaleur et de froid d'origine renouvelable. 

"Sur les 3,5 milliards d'euros de budget annuel de [l']agence, 92% financent des projets concrets de décarbonation, a poursuivi Agnès Pannier-Runacher. Son nombre d'ETP et son coût moyen par salarié n'ont pas augmenté depuis 2018, ce qui signifie qu'elle a absorbé l'inflation. On est loin de la gabegie."

"Pas de cibles dans le dos d'agents publics"

"En ce qui concerne l'OFB, la Cour des comptes a jugé ses ressources insuffisantes par comparaison avec ses homologues européens", a relevé la ministre, qui a rappelé que les "missions de l'OFB sont denses et portent sur des sujets sensibles : gestion et potabilité de l'eau, lutte contre les pollutions, sécurité de la chasse, etc.". "Je n'accepte pas que l'on mette des cibles dans le dos d'agents publics", a-t-elle dit, en faisant allusion à des événements ayant eu lieu dans l'Hérault le week-end dernier.

575 millions d'euros de crédits en moins votés par les sénateurs

La droite sénatoriale avait envisagé, un temps, de demander la réduction du budget de l'OFB et de l'Ademe, mais elle a jugé cette mesure déjà satisfaite par un effort budgétaire de dernière minute proposé par le gouvernement. Un amendement réduisant les crédits du ministère de 575 millions d'euros pour 2025, répartis sur divers programmes, a ainsi été adopté. La ministre a reconnu que son périmètre "subira une réfection de ses moyens", d'environ "un milliard d'euros (en moins) par rapport à l'exécution de l'année 2024".

Le Sénat, qui doit voter définitivement sur le budget jeudi 23 janvier, a par ailleurs rehaussé les crédits de la prévention des risques. Soit près de 230 millions d'euros en plus pour le fonds Barnier (pour l'indemnisation des catastrophes naturelles) et la prévention des risques liés au phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA) ou au recul du trait de côte, c'est-à-dire l'avancée croissante de la mer sur le littoral. Le gouvernement, lui, proposait un geste moins élevé, de 75 millions d'euros supplémentaires pour le fonds Barnier.

 

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