Écoles d'art territoriales de pratiques amateurs : des profils variés, des pratiques voisines
Malgré des situations différentes, en raison de la variété de leur taille ou de leur rayonnement géographique, les écoles d'art territoriales de pratiques amateurs en arts plastiques et visuels partagent un même souci d'ouverture, vis-à-vis des élèves comme des partenaires extérieurs.
Les écoles d'art territoriales proposent des profils différents selon les territoires mais se rejoignent souvent dans la mise en place de tarifications sociales ou de nombreux partenariats. C'est ce qui ressort d'une enquête sur le rayonnement des établissements d'enseignement de pratiques amateurs en arts plastiques et visuels menée de septembre 2022 à juin 2023 par l'Association nationale des écoles d'art territoriales de pratiques amateurs (Anéat) et récemment mise en ligne.
Sur les 42 établissements ayant répondu, 36 dépendent directement d'une collectivité territoriale, 4 d'un EPCC (établissement public de coopération culturelle) et 2 d'un EPCI. Vingt-deux établissements sont situés dans des communes de moins de 50.000 habitants et vingt dans des communes de plus de 50.000 habitants, et ils sont répartis dans onze régions différentes. En termes de taille, vingt établissements comptent moins de deux cents élèves et vingt-deux plus de deux cents, dont onze plus de cinq cents élèves. Ce qui fait dire à l'Anéat qu'il s'agit d'un panel "assez hétérogène tant dans le format des écoles qui le composent (petites, moyennes et grandes écoles) que dans le territoire et la géographie associée sur lesquelles celles-ci s'inscrivent".
Un rayonnement à géographie variable
Parmi les principaux résultats de l'enquête, on note tout d'abord que près de 45% des écoles ont vu le nombre d'inscrits augmenter entre 2015 et 2020, tandis que 31% constatent une stagnation et 23% une diminution. 54% des inscrits sont des mineurs (dont la moitié a entre six et onze ans) et 46% des adultes. Par ailleurs, si 76% des élèves résident dans la collectivité dont dépendent les établissements, le rayonnement des écoles sur les communes environnantes est très hétéroclite : une école indique que ses élèves proviennent de seulement trois communes quand une autre précise qu'elle recrute sur 159 communes.
La question du profil des élèves croise celle de la tarification : seules deux écoles annoncent en effet avoir recours à une tarification qui ne prend en compte ni l'âge ni le lieu de résidence. À l'inverse, 90% des établissements ont adopté une tarification distinguant résidents et non-résidents de la collectivité et 78% une tarification différenciée entre public mineur et majeur. Parmi les différentes typologies de mesures sociales, on note que 40% des écoles appliquent le quotient familial établi par la collectivité et 28% le quotient familial établi par la caisse d'allocations familiales pour le calcul des frais d'inscription.
Un lien fort avec les structures culturelles et scolaires
Enfin, l'enquête nous apprend que 88% des écoles ont mis en place des partenariats. Ceux-ci sont au nombre de douze en moyenne, mais parfois beaucoup plus nombreux, comme à Juvisy-sur-Orge, où l'école d'art en recense 45 ! 81% de ces partenariats concernent des structures culturelles, 76% des établissements scolaires et 67% des structures d'aide aux publics éloignés ou empêchés.
Créée en 2015, l'Anéat vise à donner un cadre aux échanges entre les écoles d'art territoriales de pratiques amateurs en arts plastiques et visuels et à participer à leur structuration. Elle se positionne également comme une interlocutrice des associations professionnelles, des collectivités et de l'État. Elle s'est notamment engagée, à travers ses enquêtes régulières, à mieux connaître le contexte général de l'enseignement public des pratiques artistiques amateurs dans le domaine des arts plastiques et visuels sur tout le territoire français.