Finances - Dexia : intervention "pour permettre la continuité du financement des collectivités"
Les gouvernements belge et français sont intervenus dans la nuit du 29 au 30 septembre pour renflouer la banque Dexia, dont le capital est désormais détenu à la majorité par les pouvoirs publics de ces deux pays.
"L'Etat français a considéré qu'il était de son devoir et de son intérêt de souscrire à cette augmentation" de capital, a souligné ce 30 septembre la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, lors d'une conférence de presse. Selon elle, "il y avait un risque que l'établissement ne passe pas la journée". "L'opération au capital et la souscription au capital du groupe interviendra dans les quinze jours", a-t-elle précisé.
Selon la ministre, "il était indispensable que l'Etat intervienne et souscrive au capital de Dexia pour deux raisons". D'une part, "pour permettre la continuité du financement des collectivités locales" dans la mesure où Dexia "finance la moitié des collectivités territoriales françaises". "D'autre part parce qu'en raison de la taille de l'établissement et du rôle qu'il joue sur les marchés, il était indispensable de recapitaliser pour assurer la stabilité du système financier", a ajouté la ministre.
Par ailleurs, "les Etats ont convenu de revoir les organes de gestion, ce qui est une façon élégante d'indiquer la décision de procéder au remplacement des dirigeants", a aussi relevé Christine Lagarde. Les deux dirigeants de Dexia, Pierre Richard et Axel Miller, ont démissionné mardi de leurs fonctions.
Les autorités belges et françaises détiennent plus de la moitié du capital de Dexia, à l'issue de cette augmentation de capital. Celui-ci se répartit désormais entre, côté belge, le groupe des services financiers Arcofin (14%), les communes belges (14%), la mutuelle Ethias (5%), l'Etat belge (5,7%), les régions belges (5,7%) et côté français, l'assureur CNP (1,3%) et l'Etat français et la Caisse des Dépôts qui possèdent désormais plus de 25% du capital conjointement, a indiqué la direction de la banque.
Avant le sauvetage du groupe, les communes belges détenaient 16,2% du capital, la Caisse des Dépôts 11,7% et la CNP 2%. L'Etat belge, les régions belges et l'Etat français n'avaient pas de participations notables.
Source AFP