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Fonds européens - Des régions européennes dénoncent l'incohérence des Etats sur la politique de croissance

Les gouvernements européens menacent de couper les fonds régionaux à hauteur de 14%. Plusieurs collectivités redoutent les conséquences de ces "économies de court terme".

Depuis le début de l'année, pas un sommet européen de chefs d'Etat ne s'est terminé sans un laïus sur la croissance. Un discours de façade qui masque la stratégie à l'oeuvre à Bruxelles, où une majorité d'Etats s'emploient à faire fondre le budget des fonds régionaux européens pour la période 2014-2020, France incluse.
"Une réduction substantielle de la politique de cohésion irait à l'encontre même du message" du dernier Conseil européen, écrivent 15 régions (Bretagne, Catalogne, Cornwall, Noord-Holland, Toscane, Kriti…) appartenant à la Conférence des régions périphériques et maritimes d'Europe (CRPM). A l'issue de leur rencontre des 28 et 29 juin, les chefs d'Etat et de gouvernement s'étaient en effet engagés à mobiliser les fonds structurels en direction des PME. François Hollande en a fait une composante importante de son "pacte de croissance".
Or, les Etats continuent d'envoyer des signaux contradictoires, envisageant de couper le budget de la politique régionale d'environ 14%. "Les membres du bureau politique de la CRPM expriment leur incompréhension face à cet écart entre le discours politique en faveur de la croissance européenne et les moyens réduits mis à la disposition des acteurs nationaux et territoriaux."
Les crédits prévus pour l'agriculture, de l'ordre de 371 milliards d'euros pour 2014-2020, contre 376 milliards pour la politique de cohésion, semblent en revanche relativement épargnés par le couperet des Etats. Une stratégie qui revient à "faire des économies budgétaires sur le court terme", quitte à pénaliser la croissance, regrettent les régions de la CRPM.
Alors que les négociations sont déjà bien entamées à Bruxelles, les débats sur le futur budget européen n'ont que très peu d'échos en France. Réunis à Dijon le 19 septembre, certains parlementaires socialistes ont toutefois tenté d'ouvrir une brèche. Le budget européen est composé de "94% d'investissements", a signalé l'eurodéputée Catherine Trautmann. "Il faut augmenter le budget européen", a lancé au débotté le sénateur du Gard Simon Sutour, appelant à sauvegarder les fonds régionaux européens. Un message peu entendu dans une salle devenue particulièrement clairsemée à mesure que progressaient les discussions sur l'Europe.

 

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