Des antennes relais vandalisées dans une quinzaine de départements
Les incendies volontaires d'antennes relais et autres détériorations d'équipements télécoms se sont multipliés ces dernières semaines. Le phénomène concerne au moins une quinzaine de départements. La majorité des actes n'ont pas été revendiqués, des enquêtes sont en cours.
Dans la nuit du 23 au 24 mai, l'antenne relais d'Azille (Aude), qui accueille les opérateurs Bouygues télécom, Free et SFR, a été incendiée. Un incident qui vient allonger la liste des dégradations d'équipements télécoms intervenues ces dernières semaines. Une note du service central du renseignement territorial (SCRT) révélée par France info le 5 mai, indiquait ainsi 27 dégradations, dont une quinzaine ciblant des sites mobiles, entre la mi-mars à fin avril. Aude, Charente, Côtes-d'Armor, Isère, Jura, Loiret, Meuse, Pas-de-Calais, Rhône… peu de régions sont épargnées. Quelques installations liées à la fibre ont également été prises pour cible. A Ivry-sur-Seine et Vitry-sur-Seine (Ile-de-France) et dans le Gard, ce sont ainsi des fibres optiques qui ont été sectionnées volontairement.
Des milliers de foyers privés de services
A chaque fois ce sont plusieurs milliers d'abonnés qui se trouvent privés de services télécoms ou audiovisuels dans une période où ces réseaux sont particulièrement critiques. Dans le Gard, plus de 23.000 abonnés ont par exemple été privés de téléphonie et d’internet pendant 12 heures. En Charente, où un pylône TDF était ciblé, 150.000 foyers ont été privés de télévision pendant trois jours. Ces dégâts ont également un lourd impact financier. Dans le Jura, où deux antennes relais ont été incendiées, le préjudice a été estimé à un million d’euros.
Peu de revendications à ce jour
L'origine de ces actes, non signés, reste incertaine à ce jour, les enquêtes étant toujours en cours. Un long texte publié le 19 mai sur le site "Indymedia Nantes", issu de la mouvance anarchiste, s'est cependant attribué les incendies d'antennes opérés sur trois communes de l'Isère le Week-end du 17 mai. La "défiguration des paysages", la lutte contre "les simulacres de relations sociales" ou encore "la pollution des ondes électromagnétiques" y sont pêle-mêle évoquées. Une déclaration qui corrobore la piste des "éléments les plus radicaux l'ultragauche anarcho-libertaire" citée par la note du SCRT, antérieure à la revendication. D'autres pistes ne sont cependant pas à exclure : militants anti-5G, délinquance liée au trafic de métaux… La France ne fait du reste pas figure d'exception dans ce mouvement anti-antennes : le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l'Italie ont également connu une vague de dégradations pendant le confinement.
A court terme, ces dommages posent la question de la sécurisation des sites hébergeant des antennes relais dans les zones rurales. Situés souvent dans des endroits très isolés – parfois propriété des communes qui mettent à disposition des terrains dans les zones blanches – ils sont en effet particulièrement propices aux actes malveillants.