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Demandeurs d’emploi : Pôle emploi reconnaît une sortie de crise "historique"

En 2021, l’opérateur national a vu le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité ou en activité réduite courte baisser de manière inédite depuis 2013, passant en dessous des niveaux d’avant-crise.

Une "situation historique de sortie de crise rapide et donc d’opportunités de reprise d’emploi à offrir à des personnes". C’est dans ces termes que le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, a résumé cette année 2021 "atypique", à l’occasion de la présentation des résultats de l’opérateur, mardi 25 janvier. Et pour cause, entre 2020 et 2021, la situation s’est complètement retournée. Après avoir bondi en 2020, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A (sans activité dans le mois) et B (ayant travaillé jusqu’à 78 heures durant le mois) a diminué de 540.000 à partir de mai en France "entière" (hors Mayotte).

En France métropolitaine, la baisse ramène non seulement l’opérateur national en dessous des niveaux d’avant-crise, mais aux niveaux observés en 2013, selon les statistiques de la Dares publiées ce mercredi. Au quatrième trimestre 2021, Pôle emploi enregistrait ainsi 3,8 millions de demandeurs d’emploi relevant de ces deux catégories. Par contre, le volume de chômeurs en catégorie C (ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois), continue d’augmenter.

Un rebond des offres fort mais inégal

Ce recul du nombre de personnes sans aucune ou avec très peu d’activité "est à la fois l’effet de la conjoncture, ainsi que de nos efforts", selon Jean Bassères. Nul doute que le marché du travail se montre très dynamique. En décembre 2021, le nombre d’offres d’emploi déposées auprès de Pôle emploi a été supérieur de 28,5% par rapport à la fin 2019. La progression du nombre d’annonces a dépassé les 20% dans les secteurs de la fabrication des denrées alimentaires, l’hébergement et la restauration, le médicosocial ainsi que la construction.

En revanche, le rebond s’avère inégal selon les régions. Entre le deuxième semestre 2019 et celui de 2021, il atteint 43,4% en Corse, 33,1% en Bretagne, 30,2% en Nouvelle-Aquitaine, mais seulement 5,8% en Île-de-France, 11% dans les Hauts-de France et 13,9% en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les régions Centre-Val de Loire (27,9%), Occitanie (26%), Pays de la Loire (24%), Normandie (18,5%) et Auvergne-Rhône-Alpes (16,5%) figurent en milieu de classement.

Baisse du chômage de longue durée

Ces circonstances plus favorables ont facilité, se satisfait Pôle emploi, l’insertion des demandeurs d’emploi de longue durée n’ayant aucune activité sur les douze derniers mois, dont le nombre a diminué de 229.000 depuis mai (France entière). Une population estimée à 1,5 million de personnes mi-2021, dont 800.000 était au chômage depuis plus de deux ans.

Missionné par le gouvernement pour remobiliser ces profils à l’automne, Pôle emploi revendique avoir réalisé son plan. 98% de cette cible a été rappelée par les conseillers ou a connu une sortie positive. L’opérateur affirme avoir assuré 650.000 mises en relation avec des employeurs, ainsi que 200.000 entrées en formation ou prestations d’accompagnement. "Cela permet de renouer des contacts que l’on avait un peu perdus", a commenté Jean Bassères.

Testé depuis l’an dernier, le parcours de "remobilisation" des demandeurs d’emploi de très longue durée va être généralisé à l’ensemble des agences du territoire à partir d’avril. Celui-ci se compose d’un diagnostic individuel mais aussi, si besoin d’un accompagnement spécifique aux problèmes de santé, voire "psychosocial" par un conseiller en insertion.

Contrat d’engagement jeunes : une "petite révolution"

Attendu sur la réinsertion des publics les plus en difficulté et une offre de services plus intensive, Pôle emploi ressort cette année avec un solde d’effectifs augmenté de 3.400 équivalents temps plein par rapport à 2019. L’opérateur a bénéficié d’embauches supplémentaires dans le contexte de la pandémie et afin de déployer de nouveaux plans, en direction des jeunes ou des publics éloignés de l’emploi.

La progression est particulièrement nette au niveau des conseillers mobilisés auprès des moins de 30 ans. Fortement engagé dans le cadre du nouveau contrat engagement jeune, Pôle emploi va s’appuyer sur 1.600 conseillers "dédiés" qui suivront chacun 30 jeunes avec l’objectif d’en suivre 100.000 en 2022. Une taille de portefeuille inédite pour l’opérateur, qualifiée de "petite révolution" par Jean Bassères. "Je ne connais pas un seul service public de l’emploi au monde qui a un ratio de 30 demandeurs d’emploi par conseiller", a-t-il remarqué.

Et de poursuivre : "Il va être très intéressant de voir ce que cela donne. On va pouvoir mesurer dans quelle mesure il y aura accélération du retour à l’emploi" et "ce que cela génère comme gains pour la collectivité."

 

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