Compte personnel de formation : les branches professionnelles bouclent les possibilités d’abondement
Après Pôle emploi, les entreprises et les régions, il ne restait plus que les branches professionnelles par le biais de leur Opco (opérateur de compétences) à pouvoir compléter ou augmenter le coût d’une formation lorsqu’un salarié ne dispose pas des fonds suffisants. Depuis la signature le 3 juin d’une convention avec Atlas et le 14 juin avec Ocapiat, la démarche est lancée.
Doucement mais sûrement, les possibilités d’abondement du Compte personnel de formation (CPF) se développent. Quasiment un an après Pôle emploi et les entreprises, et six mois après les régions, ce sont désormais les branches professionnelles qui ont accès à cette possibilité consistant à financer le reste à charge du coût d’une formation.
Ainsi, la Caisse des Dépôts, maître d’ouvrage en la matière, et la branche bureaux d’études techniques (BET) d’Atlas (opérateurs de compétences des services financiers et du conseil) ont signé une convention dans ce sens le 3 juin dernier. Un autre Opco, Ocapiat (exploitation agricole, production maritime, transformation alimentaire), vient tout juste de la signer.
Cette formalité est indispensable pour qu’un financeur puisse abonder automatiquement le CPF d’un salarié via l’application dédiée "Mon compte formation". "La convention d’abondement signée entre la Caisse des Dépôts et le financeur précise les règles définies par le financeur et le budget alloué pour chaque règle", rappelle la Caisse des Dépôts. "Elles portent notamment sur les publics, les formations et les critères de prise en charge ciblés. Les dotations sont allouées pour une période donnée et le financeur délègue donc à la Caisse des Dépôts à la fois l’attribution de l’abondement, sur la base des conditions fixées par celui-ci, et les crédits afférents."
Une première enveloppe de 250.000 euros réajustable
Concernant Atlas, "une enveloppe de départ a été fixée à 250.000 euros pour les six derniers mois de 2021", a précisé lors de la signature Philippe Degonzague. "En fonction du succès de ce projet et de la rapidité de consommation de l’enveloppe initiale dédiée, nous réajusterons paritairement la dotation", a également prévenu le vice-président d’Atlas et de la CPNEFP (Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation).
L’objectif pour l’Opco est de faire face à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, à la difficulté d’attirer au sein des entreprises du secteur des jeunes entrants qualifiés et à retenir les collaborateurs, comme l’a constaté la branche des BET.
"A la faveur de ce partenariat, un salarié relevant de la branche des bureaux d’études techniques pourra bénéficier directement, via Mon Compte Formation, d’un financement complémentaire de la part de l’Opco Atlas", a rappelé de son côté Michel Yahiel, directeur des politiques sociales de la Caisse des Dépôts.
Depuis septembre 2000, "près de 4.000 entreprises ont initié une demande au bénéfice de 10.000 salariés potentiels", indique Centre Inffo. Ces cofinancements représentent un budget total de 23 millions d’euros.