Collèges : accoutumance à la violence ?
L’Insee vient de consacrer une édition inédite de ses Insee Références au thème "Sécurité et société", étude sur les phénomènes de délinquance et leur traitement par la justice réalisée en collaboration avec les services statistiques des ministères de l’Intérieur et de la Justice.
Cette enquête consacre notamment des développements aux violences et infractions dans les collèges, où l’on apprend que "globalement", les élèves (93,9%) et les enseignants (82,5%) (i.e. on parlera ici de ceux objets de l’enquête) s’y "sentent bien". Pourtant, 62,8% de ces derniers déclarent qu’il y a de la violence dans leur collège (80,4% dans des collèges zone d’éducation prioritaire / EP), un quart déclarant même éprouver de l’appréhension avant de se rendre au travail. Chez les élèves, si le sentiment d’insécurité est moins largement éprouvé, il l’est quand même par un quart d’entre eux (34,8% en EP), 6,1% des collégiens déclarant même ne pas s’être rendus au collège au moins une fois dans l’année par peur des violences. Ils sont également 24,8% à déclarer avoir été victimes d’au moins une cyber-violence lors de l’année scolaire 2016-17, et 7,1% du cyber-harcèlement. Et 3% des enseignants déclarent avoir été victimes de harcèlement ou d’agressions sexuelles. En 2018-2019, l’étude fait ressortir une moyenne de 12,2 incidents graves / 1.000 élèves déclarés par les principaux et proviseurs des collèges et lycées, près des quatre cinquièmes étant des atteintes aux personnes.
Pour les élèves comme pour les enseignants, l’enceinte du collège est néanmoins considérée plus protectrice que ses abords, où les élèves de 6e, les filles et les enseignants en début de carrière se sentent davantage en insécurité que les autres. Au sein de l’établissement, le sentiment d’insécurité est plus fort dans les couloirs et les toilettes. Il est également plus fort dans les établissements "socialement défavorisés" et les très grands collèges.
