Circulation en Île-de-France : des voies réservées seront expérimentées à partir du 3 mars

Une voie réservée au covoiturage et aux transports en commun, héritage des voies olympiques, entrera en vigueur le 3 mars sur le périphérique parisien et une partie des autoroutes A1 et A13, en semaine aux heures de pointe, a annoncé ce 3 février Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris. À compter du 3 mars, seuls les véhicules avec au moins deux passagers (sauf les poids lourds), les transports collectifs, taxis, véhicules de secours et personnes à mobilité réduite pourront circuler sur cette voie du lundi au vendredi, de 7h00 à 10h30 et de 16h00 à 20h00, a précisé à la presse Patrick Bloche. La verbalisation, à hauteur de 135 euros pour non-respect des règles spécifiques à cette voie, "ne débutera qu'au 1er mai afin de permettre une période pédagogique", a expliqué la mairie.

Dans un communiqué commun, l’État et la ville affirment s’être "accordés sur une série d’indicateurs pour le suivi de la mise en place de ces voies", qui permettront "d’évaluer dans des conditions normales, hors période exceptionnelle des Jeux olympiques, l’impact des voies réservées sur le trafic (congestion, temps de parcours, reports), le respect des mesures, l’acceptabilité sociale, la sécurité routière". "Le suivi de la qualité de l’air et du bruit depuis l’abaissement de la vitesse sur le boulevard périphérique sera également pris en compte pour cette portion", précisent-ils. Des "bilans intermédiaires de ces expérimentations" seront réalisés "en septembre, puis en décembre et en mars pour la date anniversaire de la mesure".

De son côté, la région Île-de-France continue de s’opposer à la mise en place d’une voie réservée sur le périphérique. "Compte tenu de l’absence de concertation et d’étude d’impact, Valérie Pécresse, la présidente, tire quatre signaux d’alarme", a indiqué la collectivité dans un communiqué ce 3 février. Elle pointe ainsi "le risque d’embouteillages massifs aux portes de Paris, sur les voiries secondaires comme le boulevard des Maréchaux, ainsi que les autoroutes franciliennes (comme les A1, A3, A4, A6, A13, A86)", et "le risque de hausse de la pollution de l’air et son déplacement sur les itinéraires de report, y compris dans les rues de Paris". Elle juge à ce titre "urgent et indispensable" qu’Airparif "déploie au moins cinq capteurs de mesures au lieu d’un seul sur le périphérique, et les positionne sur des points névralgiques, comme Bruitparif le fait déjà". La présidente de région estime en outre que les bus ne pourront pas circuler dans "de bonnes conditions sur la voie réservée" : ils "devraient traverser toutes les voies de circulation en entrant sur le périphérique et en sortant, ce qui serait terriblement complexe et dangereux pour tous les usagers", justifie-t-elle, tout en alertant sur la "mise en danger des usagers des deux-roues motorisées, qui circuleraient en interfile".

La région réclame ainsi "une concertation continue avec tous les maires d’Île-de-France et les présidents des conseils départementaux", via une réunion mensuelle ; "la possibilité de désactiver en temps réel la voie réservée en cas de thrombose" ; ou encore une expérimentation qui ne s’étend que sur "six mois maximum" pour "ajuster en temps réel les mesures d’accompagnement et décider collectivement de sa poursuite ou non". Elle demande en outre que le bilan présenté par la ville de Paris et le préfet de police concerne "notamment un périmètre élargi, y compris l’ensemble des itinéraires de report, et présente clairement les limites de l’évaluation (nombre de capteurs, recours à la modélisation)". Enfin, elle souhaite que "l’insatisfaction des usagers et des riverains" puisse être mesurée. "90% des Franciliens sont opposés à cette mesure", selon elle.

 

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