Cartes ou plans de ville sur mesure et à faible coût grâce à une plateforme collaborative (84)
Pour créer des cartes touristiques, des plans de quartier, la ville d’Orange utilise depuis 2011 la plateforme cartographique gratuite OpenStreetMap. Ce savoir-faire a été transféré au sein de la communauté de communes du Pays Réuni d'Orange (CCPRO), profitant à de plus petites communes. Un outil qui fonctionne en synergie avec le système d’information géographique de l’intercommunalité tout en lui garantissant la pleine maîtrise de ses données.
Petites communes de la communauté de communes du Pays Réuni d'Orange (5 communes, 44.901 habitants), Caderousse et Jonquières possèdent un patrimoine riche mais des moyens financiers limités. "Les deux communes souhaitaient éditer un parcours mis à la disposition des touristes. Grâce à des outils gratuits, nous avons pu réaliser deux plans localisant l’ensemble des points d’intérêt pour les deux communes", explique la conseillère Séjour à l’office de tourisme d'Orange-Châteauneuf-du-Pape, Rose Papalia. Pour cela, le service SIG de la direction informatique de la communauté de communes s’est appuyé sur la plateforme de données cartographique collaborative, OpenStreetMap (OSM) qui est bâtie sur des logiciels libres.
- Grande diversité de données
OSM donne la possibilité à tous de contribuer pour ajouter un commerce, un équipement public ou un point d’intérêt touristique. La particularité de cette plateforme OSM est d’accepter une grande diversité de données, utiles aux habitants, aux touristes, aux automobilistes comme aux agents des collectivités. "Par exemple : la carte OSM répertorie les bornes incendie et les piscines privées, une information particulièrement utile aux pompiers dans cette région où les incendies sont fréquents", explique Tony Emery, Ingénieur SIG à la CCPRO.
- Forte implication des services de l’intercommunalité
Cette plateforme cartographique repose sur une communauté de passionnés géomaticiens -, randonneurs, cyclistes ou passionnés de cartographie - qui signalent les erreurs ou répertorient les équipements. Reste que Le projet n’aurait probablement pas vu le jour sans la présence de géomaticiens férus d’OSM au sein de la communauté de communes du Pays Réuni d'Orange. "Sur le territoire, la communauté des usagers OSM est peu nombreuse. La majeure partie des informations et mises à jour sont donc effectuées par le service SIG, en collaboration avec les services métier de la collectivité (voirie, culture, économie…). Mais il n’est pas rare que des gens de passage indiquent spontanément un commerce ou un équipement", poursuit l’ingénieur de la communauté de communes.
- Du monument historique au terrain de pétanque
Le résultat de ce travail de collecte de données est une carte particulièrement précise qui répertorie non seulement les bâtiments et monuments mais aussi l’éclairage public ou les terrains de pétanque sur les 5 communes. La donnée profite à la fois au service SIG pour ses missions métier et au grand public.
- Vue 3D et applications mobiles
Autour d’OSM, une multitude de logiciels -souvent libres et gratuits- permettent d’enrichir et de valoriser les données cartographiques. C’est par exemple Maposmatic qui a été utilisé par l’office de tourisme pour générer le plan de ville d’Orange dès 2011, en ajoutant un quadrillage et une liste de points d’intérêts (services publics, patrimoine, parkings…). La collectivité utilise aussi Mapillary, équivalent de Google Street View, pour enrichir le fond de carte de vues 3D des communes. Les cartes peuvent également être visualisées via des applications mobiles comme OsmAnd ou Maps.Me, dont la particularité est de ne pas tracer les utilisateurs contrairement à Google Maps et d’être accessible hors ligne ce qui est très apprécié des touristes.
- Données en Open Data
"Contrairement à Google, nous restons propriétaire de nos données et elles peuvent être réutilisées par d’autres via OSM", souligne l’ingénieur du service SIG. Toutes les données qui sont publiées sur OSM sont de facto en open data sous la licence OdBL. Une licence dont la particularité est d’autoriser un tiers à réutiliser les données à condition qu’il en mentionne la source et republie les données s’il les enrichit. Certains jeux de données de la CCPRO sont également déposés sur le portail open data régional DataSud : par exemple les adresses postales, le tracé du réseau de transport public ou encore les points d’apport volontaires des déchets ménagers. Un système qui concilie la facilité de visualisation des données par tous et la mise à disposition de jeux de données stratégiques de la CCPRO à une échelle régionale.
Phénomène de migration vers OpenStreetMap
Beaucoup de collectivités locales utilisent Google Maps pour éditer une carte personnalisée sur leur site internet. Problème : depuis juin 2018 la firme américaine a diminué le seuil de requêtes à partir duquel l’usage de son connecteur (API en anglais) est payant en passant à 28.000 par mois, soit environ 100 par jour. Passé ce seuil le tarif appliqué est de 0,5 dollars pour 1000 cartes affichées. Si le seuil peut paraître relativement élevé, l’usage de l’API exige d’indiquer un numéro de carte bancaire que les collectivités ont rarement. Face à ces contraintes de plus en plus de collectivités ont décidé d’utiliser d’autres plates-formes, telles que, par exemple, Here, Geoportail/IGN, Map Box, OpenStreetMap… Seule cette dernière présente l’avantage de cumuler gratuité et maîtrise des données.
Communauté de communes du Pays Réuni d'Orange
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Tony Emery
Rose Papalia
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