Cambriolages : malheur aux maisons des communes aisées du sud-est de la France

Une étude du SSMSI met en exergue les différents facteurs engendrant une exposition accrue des communes aux risques de cambriolages de logement. Densité et revenu médian sont les principales variables, qui incluent aussi le simple fait d’être située dans le sud-est de la France.

Après avoir récemment mis en lumière l’absence d’égalité communale face à la délinquance en général (voit notre article du 10 mars), le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) met en relief les différents facteurs expliquant l’inégalité territoriale face aux cambriolages de logement (environ 211.400 enregistrés par les forces de l’ordre en 2022, hors Mayotte).

Densité et revenus

Variable la plus importante, déjà relevée dans l’étude précitée, la densité. Les communes urbaines sont les plus touchées, et plus la taille des aires d’attraction des villes augmente, plus le taux de cambriolages suit (moins de 4 cambriolages pour 1.000 logements en dehors de ces aires, plus du double – 8,2‰ – dans les aires d’attraction de plus de 700.000 habitants).
Deuxième critère principal, le niveau de vie médian. "Plus il est élevé, plus les cambriolages sont fréquents." Un "effet revenu" qui est en outre d’autant plus important par ailleurs que les inégalités sont fortes, que ce soit au sein de la commune ou du bassin de vie. L’étude relève ainsi que plus grande est la proximité avec un quartier prioritaire de la ville (QPV), plus nombreux sont les cambriolages. Une corrélation qui est là encore "bien plus importante dans les territoires urbains denses".

Maisons, résidences principales, accessibilité

D’autres caractéristiques jouent également : le taux de cambriolage augmente avec la proportion de maisons individuelles dans l’habitat communal, mais aussi avec la proportion de résidences principales (plus la proportion de résidences secondaires est importante, moins la commune est exposée aux cambriolages). Une corrélation qui pourrait peut-être s’expliquer par une autre donnée relevée : plus la commune est facile d’accès, notamment avec une route nationale traversant son territoire, plus grand est le risque de cambriolage. L’étude observe ainsi que les communes situées en zone de montagne ou côtière – où les résidences secondaires sont a priori plus nombreuses – sont moins susceptibles d’enregistrer des cambriolages. Cela vaut également pour les communes frontalières.

La police municipale sans impact perceptible

D’autres corrélations, d’ampleur plus modérée, sont également évoquées. Ainsi une commune avec une part élevée de familles divorcées et/ou une part importante de jeunes de moins de 24 ans parmi sa population est plus exposée aux cambriolages. À l’inverse, une commune touristique ou une commune rurale comptant un point d’accueil de la gendarmerie nationale l’est moins. L’étude pointe en revanche le fait "qu’aucune relation n’a pu être construite entre le nombre de policiers municipaux et d’agents de surveillance de la voie publique par habitant et les taux de cambriolage". De même avec le recours accru au télétravail, qui semble sans effet.

Inégalités régionales

Au-delà, l’étude pointe l’impact de la situation régionale. Toutes choses égales par ailleurs, une commune située dans la France du nord (et surtout du nord-ouest : Bretagne, Normandie, Île-de-France, avec outre-mer la Guyane et La Réunion) est susceptible d’enregistrer moins de cambriolages qu’une commune située dans le sud-est (Occitanie, Aura et Paca).
À noter que le SSMSSI, en partenariat avec l’Insee, publie par ailleurs une étude pointant la baisse des cambriolages de logements depuis la crise sanitaire "sur une majeure partie du territoire", accompagnée d’études régionales

 

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