Fonds structurels - Bruxelles tente de désamorcer la crise sur l'avenir de la politique de cohésion
Après l'émotion suscitée au sein des régions, en France et en Europe par un projet de communication de Bruxelles remettant en cause l'avenir de la politique de cohésion (voir ci-contre notre article du 29 octobre 2009), José Manuel Barroso a chargé le secrétaire général adjoint de la Commission, Jean-Luc Thébault, de désamorcer la crise. L'un des plus prompts à réagir dans cette affaire, Alain Rousset, président de l'Association des régions de France et de la région Aquitaine, a fait le déplacement à Bruxelles le 4 novembre. Au-delà des garanties obtenues, cette affaire illustre l'importance pour les collectivités d'être vigilantes sur les réformes des politiques européennes. Les explications de Caroline Marie, conseillère en charge des questions européennes auprès d'Alain Rousset, au conseil régional d'Aquitaine.
Qu'est-il sorti de la rencontre entre Alain Rousset et le "médiateur" désigné par la Commission ?
Jean-Luc Thébault a assuré à Alain Rousset que cette communication n'aurait jamais du être diffusée, qu'elle n'avait reçu ni l'aval du secrétariat général de la Commission ni celui du président Barroso. Il a par ailleurs déclaré que le José Manuel Barroso restait très attaché à la politique de cohésion et n'avait nullement l'intention de la remettre en cause. Alain Rousset est sorti satisfait de cet entretien d'autant plus que, comme il l'avait expliqué à la Commission, la région Aquitaine est en train de monter une opération de communication sur l'engagement de l'Europe en région, et qu'il aurait été dommageable à un moment où l'Europe apparaît comme de plus en plus lointaine de supprimer la seule politique qui rapproche réellement l'Europe des citoyens.
Y avait-il réellement une menace sur la politique de cohésion ?
Ces événements ont surtout montré l'importance pour les acteurs de la politique régionale de se mobiliser lors des "budget reviews" afin de faire entendre leur voix. L'ARF va donc mettre en place un suivi de la politique de cohésion, afin de devenir une force de proposition en France mais aussi en Europe, en travaillant avec ses relais à l'étranger afin de mobiliser les associations de régions dans les autres pays européens. L'émotion suscitée par cette communication a permis de mobiliser les acteurs, les a poussés à agir plus vite et ensemble. Les représentants des régions européennes ont ainsi été alertés sur la nécessité d'être vigilants vis-à-vis des réformes des politiques européennes. Cette polémique a permis de mettre en place une réactivité et une mobilisation qui doit maintenant tenir sur le long terme.
Comme ce débat s'inscrit dans le cadre de la définition des perspectives financières 2014-2020, l'ARF a-t-elle établi des contacts avec le Parlement européen ?
Oui, les bureaux de représentation à Bruxelles se sont rapprochés de la commission Regi présidée par Danuta Hübner. Des députés européens, dont Alain Lamassoure, ont déjà fait part de leur position sur le sujet.
Propos recueillis par Marion Kilhoffer / Welcomeurope