Biodiv’Est, nouveau projet intégré Life retenu par la Commission
Le projet Biodiv’Est figure parmi les 11 nouveaux "projets intégrés" du programme Life que la Commission européenne vient de sélectionner. Porté par le conseil régional et doté de 26 millions d’euros, il vise à "inverser le déclin de la biodiversité" dans la région Grand Est. Réunissant 14 partenaires, il se déroulera sur dix ans.
Le projet Life Biodiv’Est, porté par la région Grand Est, figure parmi les 11 "projets intégrés" de protection de l’environnement et du climat nouvellement retenus par la Commission dans le cadre du programme Life, qui bénéficieront de 110 millions d’euros d’investissements. Introduits en 2014, ces projets intégrés, mettant en œuvre des plans ou stratégies environnementales ou climatiques requis par une législation spécifique de l’Union (directives Habitats et Oiseaux, Stratégie biodiversité 2030, etc.), couvrent un périmètre plus large que les projets Life "standards" (qu’ils peuvent englober). Ils permettent de – et même doivent – recourir à d’autres sources de financement, provenant de l’Union, de fonds nationaux ou privés. Les 11 projets retenus devraient ainsi, selon la Commission, "attirer plus de 10 milliards d’euros de fonds complémentaires". Un "complément" plus que substantiel !
Ingénierie
Le projet Life Biodiv’Est vise à "inverser le déclin de la biodiversité" dans la région Grand Est, en "donnant les moyens humains et financiers pour accélérer la mobilisation de tous". Coordonné par le conseil régional, il rassemble 5 cofinanceurs (la Dreal et les agences de l’Eau du Grand Est ainsi que l’Office français de la biodiversité) et une quinzaine de partenaires (parmi lesquels 6 parcs régionaux, 3 conservatoires d’espaces naturels ou encore la chambre régionale d’agriculture). D’un budget total de 26,1 millions d’euros (dont 15,6 millions venant de l’UE), il se déroulera jusqu’en 2031. Si l’accent est mis sur le développement d’une ingénierie en matière de biodiversité – notamment avec la création d’une cellule d’assistance "Eaux - Biodiversité" pour accompagner les porteurs de projets –, il comprend une batterie de mesures mêlant actions de sensibilisation, de formation (dont au moins 500 élus) ou réalisations concrètes. Parmi elles, l’élaboration de 50 atlas de biodiversité communale ou intercommunale, la construction de 10 passages à faune, la mise en place de 50 "zones de quiétude" occupant au total un minimum de 60.000 hectares, la création de 10 nouvelles réserves naturelles régionales, la mobilisation de 200 sites industriels ou encore la plantation de 1.000 km de haies.
Peloton de tête
Entre 2014 et 2020, 70 projets intégrés de 25 États membres ont été subventionnés par l’Union dans le cadre du programme Life, parmi lesquels, successivement : le projet Marha (sur l’habitat marin, d’un budget total de 22,3 millions d'euros) porté par l’Agence française de la biodiversité et le projet Smart Waste Paca (économie circulaire, 34,3 millions d'euros) porté par la région Paca ; le projet Artisan (solutions fondées sur la nature, 16,6 millions d'euros) porté par l’Office français de la biodiversité, et le projet Affap (finance durable, 17,7 millions d'euros) porté par l’Ademe (v. notre article sur ces deux projets, et singulièrement celui sur Life IP Artisan) et, dernièrement, le projet Revers’Eau (bon état écologique des eaux en Pays de la Loire, 15 millions d'euros), porté par le conseil régional des Pays de la Loire. Si la région Grand Est n’est donc pas "l’unique région en France et en Europe à avoir reçu l’agrément de la Commission européenne", comme l’affirme son communiqué de presse, elle n’en reste pas moins dans le peloton de tête.