Baromètre de la commande publique : des achats en légère baisse
La précédente édition du baromètre de la commande publique mis en place par la Banque des Territoires et Intercommunalités de France avec la société Vecteur Plus, qui s'arrêtait à la fin du premier semestre 2022, laissait présager un petit ralentissement des achats du secteur public (collectivités, État, bailleurs sociaux…) - voir notre article de novembre dernier. La nouvelle édition, publiée ce 16 mars 2023, le confirme. Incluant cette fois les chiffres du second semestre 2022, elle montre que la commande publique a fléchi de 0,5% l'an dernier, pour s'établir à 95,2 milliards d'euros. Et que c'est effectivement au second semestre que la baisse est intervenue : -7,6%. Alors que le premier semestre, lui, avait été "très dynamique" : "Entre janvier et fin juin 2022, la commande publique se place à son plus haut niveau depuis 2012", peut-on lire. En revanche, "la valeur moyenne des appels d’offre est en forte évolution en particulier sur les derniers mois de l’année 2022, témoignant des effets de l’inflation sur la commande publique". Autrement dit, moins d'appels d'offre mais pour chacun d'entre eux, un montant plus élevé.
À noter : en termes géographiques, c'est l'Île-de-France qui affiche la baisse la plus forte en 2022 (69%), en sachant que le territoire francilien représente à lui seul 19,4% de la commande publique du pays. La plus forte hausse se trouve a contrario dans le Grand Est (+9,3%).
En réalité, c'est clairement l'État qui a tiré la commande publique à la baisse : -13,6% entre 2021 et 2022… et même -25,5 si l'on compare les seconds semestres de ces deux années. Mais l'État ne représente que 14,9% de la commande publique. Les collectivités et leurs groupements, qui en représentent plus de la moitié (54,3%), se sont pour leur part maintenus : +0,3% (mais -2,4% sur le second semestre). Côté bailleurs sociaux, l'évolution annuelle est favorable : +6,5%. Mais avec là encore une rupture à mi-année : -25,5% entre le second semestre 2021 et le second de 2022.
Si l'on s'en tient à ce second semestre et observe les chiffres en termes de "natures" d'achats, les choses sont elles aussi assez variables : de très légères baisses sur les travaux et les fournitures… et une beaucoup plus forte, de 16,8%, sur les services. Or ceux-ci représentent 42% de la commande publique. Seuls les achats dans le domaine de l'ingénierie connaissent une évolution positive : +9%. En termes cette fois de secteurs ou "destinations", les baisses les plus fortes concernent l'énergie, les transports et le scolaire.
Les dernières pages du baromètre proposent, en cartes et graphiques, un zoom sur les collectivités locales : part de chaque niveau de collectivités, destination et évolution de la nature de la commande publique pour chacun de ces niveaux, dépense par habitant dans chaque région pour les principaux domaines d'intervention des collectivités (eau, transports-voirie, bâtiments publics, habitat, déchets, scolaire).