Annulation du décret sur la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim
Le Conseil d'État a annulé ce 25 octobre le décret du 8 avril 2017 sur la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Raison invoquée par la haute juridiction administrative : "l'abrogation d'une autorisation d'exploiter une installation de production d'électricité ne peut intervenir que sur demande de son titulaire", c'est-à-dire EDF. Or le gouvernement de l'époque n'avait pas attendu la demande formelle de la part d'EDF pour publier son décret. Cette demande ne sera faite que "dans les six mois précédant" la mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche), avait alors précisé l'électricien.
A l'audience au Conseil d'État, le 12 octobre, le rapporteur public s'était prononcé pour l'annulation du décret, jugeant que "le vice juridique" lui "semblait trop grave pour passer outre". "Cette proposition n'a rien à voir avec le bien-fondé" de la fermeture de la centrale nucléaire, s'était-il cependant empressé de préciser. "Il ne s'agit pas de dire qu'on ne peut pas fermer Fessenheim", avait-il dit.
Le décret, publié alors que Ségolène Royal était ministre de l'Environnement et de l'Énergie, était attaqué par des collectivités territoriales, parmi lesquelles la commune de Fessenheim (Haut-Rhin), ainsi que par les syndicats CFE-CGC Énergies et FO Énergies et mines.
Après cette annulation, le gouvernement devra prendre un nouveau décret pour la fermeture de la doyenne des centrales encore en activité en France (elle a été mise en service en 1977). Sa fermeture, qui était une promesse de l'ex-président François Hollande, devait avoir initialement lieu fin 2016 mais elle a été plusieurs fois reportée. Elle est maintenant repoussée à fin 2019 au plus tôt en raison d'un nouveau retard dans l'entrée en service de l'EPR de Flamanville dans la Manche.