Alerte attentat : le gouvernement abandonne le système SAIP et mise sur les réseaux sociaux
Le gouvernement a décidé de mettre fin à l'application d'alerte attentat SAIP pour smartphone, mise en place après les attaques de 2015 et victime d'une série de bugs, pour informer la population via les réseaux sociaux, a affirmé mardi Gérard Collomb.
Lancée en mai 2016 avant l'Euro de football, l'application était destinée "à doter le ministère d'un outil qui permettrait de donner à la population une information rapide et fiable en cas d'évènement majeur" mais elle "n'a en fait jamais marché", a déclaré le ministre de l'Intérieur devant l'Assemblée nationale.
"Le contrat qui lie le ministère de l'Intérieur au prestataire se termine le 31 mai et ne sera pas renouvelé", avait affirmé plus tôt une source proche du dossier, confirmant une information de RTL.
L'application SAIP a été affectée par une série de bugs comme le retard ou l'absence de déclenchement des alertes, comme le 23 mars lors de la prise d'otages à Trèbes (Aude).
Pour la remplacer, le ministère de l'Intérieur prévoit dès le 1er juin, de miser sur les réseaux sociaux via des partenariats gratuits avec Facebook, Google ou Twitter.
"Plutôt que de nous acharner à créer une nouvelle application propre au ministère, nous avons décidé d'utiliser les technologies modernes", a résumé Gérard Collomb.
"Les messages du ministère de l'Intérieur seront mis en avant en cas d'attaques terroristes ou de catastrophes naturelles", a souligné la source proche du dossier qui souligne : "L'important est de sauver des vies".
Les autorités vont ainsi pouvoir utiliser l'application "Safety Check" de Facebook pour diffuser des messages. Sur Twitter, un bandeau délivrera des informations en haut des lignes de tweets. Quant à Google, des messages du ministère de l'Intérieur seront mis en avant lorsque l'internaute tapera des mots-clés en lien avec l'événement.
"De la même manière, Radio France, France Télévisions, la RATP, Vinci Autoroutes ont accepté de relayer en priorité nos messages", a complété le ministre.
"Nous aurons recours aux grands réseaux sociaux, aux grandes chaînes de télévision, aux grands réseaux autoroutiers pour informer en temps réel la population des risques qui peuvent la menacer", a-t-il complété.
Un compte Twitter @Beauvau_Alerte sera par ailleurs activé, grâce auquel les futurs abonnés pourront recevoir les alertes.
SAIP avait été téléchargée quelque 900.000 fois par des utilisateurs.
Dans un rapport en août 2017, le sénateur LR Jean-Pierre Vogel avait souligné "des défaillances nuisant à la fiabilité et à l'ergonomie de l'application".
L'application SAIP avait "été conçue dans l'urgence" à la suite des attentats du 13 novembre 2015 et mise en place avant l'Euro de foot en juin 2016, "ce qui a nui à la qualité du produit final", avait jugé le parlementaire.