Action Cœur de Ville : les données énergétiques s’invitent dans la revitalisation
Le gestionnaire de distribution de l’électricité Enedis a signé le 2 septembre la convention nationale Action Cœur de ville. Derrière ce paraphe se cache un discret enjeu, celui de l’apport des données énergétiques à la revitalisation des villes moyennes.
L’objectif de relance des centres-villes et des commerces de proximité est gourmand en données. Des données socio-démographiques, sur l’habitat, le logement, les commerces, l’offre culturelle, la mobilité, etc, mais aussi sur l’énergie et sa transition vers de nouveaux modèles. "Des données d’autant plus utiles qu’au sortir de la crise, le programme Action Cœur de ville (ACV) va connaître un verdissement pour mieux prendre en compte les impératifs de la transition écologique dans les villes moyennes", indique son directeur Rollon Mouchel-Blaisot. C'est dans ce contexte qu'est intervenue la signature, le 2 septembre, dans le cabinet de la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault, d’une convention qui "acte l’engagement" d’Enedis dans ACV. L’entreprise de service public, qui développe et entretient plus d’un million de kilomètres de lignes électriques pour le compte des collectivités locales, rappelle qu’à ce titre elle est présente dans "199 des 222 villes moyennes du programme".
Parmi les 4.000 actions listées dans les conventions-cadre ACV, assorties de nombreux avenants qui peuvent encore être passés d’ici la fin de l’année, certaines visent à économiser de l’énergie ou à produire plus d’énergies renouvelables (EnR). L’ex-ERDF cite le cas de Lunéville (Meurthe-et-Moselle), la première ville de France à avoir signé en juin 2018 le programme et qui cherche à optimiser l’implantation de ses installations de production d’EnR et à se doter de bornes de recharge pour véhicules électriques. Autre exemple à Chaumont (Haute-Marne), où des actions relevant du programme ACV visent la vétusté des bâtiments du centre-ville. Dans cette ville, la contribution d’Enedis portera sur la détection et "la cartographie des zones énergivores", en vue d’améliorer le ciblage et de "faire bénéficier les habitants d'une réduction de leurs dépenses énergétiques".
Pour Jacqueline Gourault, ce partenariat avec Enedis va permettre d'offrir aux villes du programme "toute l’expertise" dont l'opérateur dispose "en matière de transition énergétique". Le sujet sera d'ailleurs à l'ordre du jour de la troisième rencontre nationale ACV organisée ce 8 septembre à Paris à la Cité de l’architecture et du patrimoine. Un bilan et des enrichissements du programme y seront présentés. Outre les résultats d’un sondage sur l’attractivité des villes moyennes commandé par Villes de France avec l’Agence nationale de la cohésion des territoires et la Banque des Territoires, d'autres annonces et outils y sont attendus : un premier baromètre de l'immobilier dans les villes moyennes, réalisé avec l’appui du Conseil supérieur du notariat, ainsi que le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt (AMI) portant sur la sobriété foncière, afin d'accompagner l'objectif "zéro artificialisation nette" (ZAN) dans ces villes moyennes.