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Education - Accompagnement après la classe : s'appuyer sur ce que font déjà les collectivités

Xavier Darcos a réuni les acteurs impliqués par son projet d'accompagnement éducatif des collégiens hors temps scolaire. L'AMF juge le dispositif intéressant mais souhaite que l'on parte de ce qui fonctionne déjà.

Le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, réunissait ce jeudi matin les principaux acteurs concernés par "l'accompagnement éducatif après la classe"- un dispositif qu'il entend mettre en place par étapes à partir de la rentrée prochaine et auquel il vient de consacrer une circulaire. Parmi les participants figuraient les trois grandes associations d'élus locaux, chaque niveau de collectivités étant concerné par le projet, à commencer par les communes. Le ministre l'a d'ailleurs amplement souligné : la nouvelle offre qu'il entend mettre en place en faveur des "orphelins de 16 heures" impliquera forcément "le concours des collectivités territoriales", sans oublier celui des associations.
La nouvelle circulaire (ou, plus exactement, le complément à la circulaire sur la préparation de la rentrée 2007), détaille le contenu de ce projet annoncé en juin par le gouvernement. Il s'agit pour les collèges de " mettre en place un accompagnement éducatif hors temps scolaire" entre 16 heures et 18 heures, quatre jours par semaines, dans trois domaines : l'aide aux devoirs et aux leçons, la pratique sportive, la pratique artistique et culturelle. Il concernera à la rentrée prochaine ("au plus tard le 5 novembre") les seuls collèges des réseaux "ambition réussite", soit 20% des collégiens et 900 établissements. Puis dès 2008 l'ensemble des collèges - et en principe, "par la suite, l'ensemble des écoles, des collèges et des lycées". Chaque projet d'accompagnement éducatif des élèves sera présenté au conseil d'administration et intégré au projet d'établissement.
"Le concours des collectivités territoriales et des associations sera particulièrement recherché, notamment dans tous les cas où leurs interventions, traditionnellement importantes, constituent un apport très apprécié", insiste la circulaire. En sachant que l'aide aux devoirs sera assurée en priorité par des enseignants volontaires (payés en heures supplémentaires), éventuellement accompagnés par des "assistants" ou des bénévoles associatifs.

 

Equipements sportifs : de nouvelles relations avec les collectivités

Même si la plupart des activités se dérouleront dans les locaux scolaires, "certaines activités sportives et culturelles pourront avoir lieu à l'extérieur de l'établissement afin de bénéficier des structures locales existantes", précise la circulaire. Jeudi, le ministre a de même indiqué qu'en matière d'activités sportives, il entendait favoriser "de nouvelles relations entre les collectivités territoriales propriétaires des installations sportives, les clubs qui les utilisent et les établissements scolaires dans le but de favoriser l'accès des publics scolaires aux équipements de proximité entre 16 et 18 heures".
Se disant conscient que "de nombreux dispositifs existent déjà localement", Xavier Darcos a estimé que "si l'offre existante est très riche, elle demeure malheureusement hétérogène" : "Elle manque parfois de lisibilité et les familles en ignorent souvent l'existence. Surtout, ces actions se juxtaposent régulièrement au travail accompli par l'école, sans que la coordination entre le temps scolaire et les activités de fin d'après-midi ne soit réellement assurée."
Lors de leur échanges avec le ministre - accompagné de son homologue de la Jeunesse et des Sports, Roselyne Bachelot-Narquin -, les représentants des collectivités ont précisément mis l'accent sur le fait que "l'on ne part pas de rien", que "des dispositifs fonctionnent", notamment dans les zones d'éducation prioritaires, que ce soit par exemple dans le cadre des Cucs ou des contrats éducatifs locaux (CEL), tel que le souligne Maïté Sanchez-Schmid, maire-adjointe de Perpignan chargée de l'éducation.

 

Commencer par un état des lieux

L'élue, qui participait à la réunion au nom de l'Association des maires de France (AMF), insiste également sur le fait que ce sont avant tout les communes "qui possèdent les équipements sportifs et culturels avec lesquels les collèges pourront travailler". De même, si la compétence "collèges" est liée aux départements, les communes assurent bien des actions hors temps scolaire pour les 12-16 ans.
Communes comme départements, assure Maïté Sanchez-Schmid, sont en tout cas "prêts à mettre leurs équipements à disposition si la nouvelle offre est cohérente avec ce qui se fait déjà". Ainsi, certaines communes - tel est le cas à Perpignan - propose des dispositifs de soutien scolaire, mais hors des murs des établissements. Il va donc maintenant s'agir de voir comment les choses vont pouvoir s'adapter aux nouvelles lignes directrices du ministre, en commençant par "faire un état des lieux".
Ce recensement devrait prendre forme lors de la prochaine réunion de ce qui constitue désormais un groupe de travail. Celui-ci comprenant, outre l'Education nationale et les associations d'élus, les ministères Jeunesse et Sports, le ministère de la Culture et de nombreux représentants des fédérations sportives, des associations et des acteurs culturels.
Soulignant qu'il faudra "veiller à décliner les nouveaux dispositifs en fonction des spécificités des territoires" (zones urbaines sensibles, zones rurales...) et que toute "mise en cohérence" passera nécessairement pas des conventionnements, Maïté Sanchez-Schmid évoque aussi naturellement la question financière. L'ADF, notamment, aurait fait part au ministre de ses doutes quant à la capacité financière des collectivités à prendre en charge le programme proposé - et espère qu'il ne s'agit pas d'un transfert ou création de compétence "qui ne dit pas son nom".
Les deux ministres présents ont pour leur part assuré que les moyens seraient au rendez-vous, évoquant "les dotations qui sont prévues pour le ministère en termes d'heures supplémentaires". Les élus demandent toutefois que des éléments plus précisé leur soient fournis d'ici la prochaine réunion.

 

Claire Mallet

 

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