Accès aux soins : un tour de France de députés de tous bords contre les déserts médicaux
Des députés de plusieurs groupes parlementaires, y compris de la majorité présidentielle, lanceront le 1er février en Mayenne un tour de France des déserts médicaux afin de défendre une proposition de loi pour réguler davantage l'installation des médecins.
C'est à Louverné que ces députés lanceront leur tour de France "pour répondre à l'urgence de la désertification médicale, alors que les inégalités d'accès aux soins continuent de s'aggraver dans nos territoires", selon un communiqué du député socialiste Guillaume Garot. Il est à l'origine de la création d'un groupe transpartisan sur le sujet, rassemblant des élus de neuf groupes parlementaires (tous les groupes sauf le RN, non convié).
Une vingtaine de députés participeront au tour de France, qui compte à ce stade onze dates. L'objectif : combattre les problèmes d'accès aux soins, notamment par une régulation plus coercitive de l'installation des médecins sur le territoire. Leur outil : une proposition de loi déposée par Guillaume Garot et cosignée par plus de 200 députés. Elle laisserait les médecins libéraux et chirurgiens-dentistes s'installer "de droit" dans des zones peu pourvues en professionnels de santé. En revanche, ils devraient obtenir une autorisation de l'Agence régionale de santé (ARS) pour s'installer dans une zone déjà bien pourvue. Elle serait accordée d'office s'ils remplacent un praticien de la même spécialité. Le plus gros point de divergence entre ces parlementaires et l'exécutif réside dans ce degré de coercition. Le ministère de la Santé plaidant pour de l'"incitation".
Autres mesures proposées : une extension des prérogatives de l'État pour assurer la permanence des soins, un préavis de six mois pour qu'un médecin, dentiste ou une sage-femme quitte une zone mal pourvue en médecins, ou encore un "indicateur national" pour flécher les installations sur le territoire. Les députés veulent aussi créer des "Ecoles normales des métiers de santé" dans des territoires manquant de soignants et financer des médecins salariés pour développer les centres de santé. Ils entendent également supprimer la majoration des tarifs pour les patients qui n'ont pas de médecin traitant. On rappellera que les députés ont adopté le 19 janvier une autre proposition de loi relative à l'accès aux soins qui entend notamment permettre de recourir directement à certains infirmiers, kinésithérapeutes et orthophonistes (voir notre article du 20 janvier).