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Régionales - 21 régions sur 22...

Tous les présidents de région sortants de gauche ont été réélus ce dimanche au deuxième tour des élections régionales. L'Alsace restera présidée par un élu de droite. En Corse, l'avance de la gauche devra être confirmée vendredi lors de l'élection des présidents.

Mise à jour le 22 Mars 2010

La gauche a conservé ce 21 mars toutes les régions métropolitaines dont elle détenait déjà la présidence. Elle est également arrivée nettement en tête en Corse, sans décrocher toutefois la majorité absolue. L'UMP conserve pour sa part la région Alsace. Avec le gain en outre-mer de la Réunion et celui de la Guyane, la droite gère désormais trois régions contre deux seulement entre 2004 et 2010.
Selon des résultats région par région, la gauche alliée à Europe Ecologie (sauf en Bretagne où il n'y avait pas eu d'alliance entre les deux tours) obtient environ 54% des suffrages, un record depuis les législatives de 1981. Elle se situe environ vingt points devant l'UMP et ses alliés. Sur les 22 régions métropolitaines, l'UMP et ses alliés accusaient un déficit de 36 conseillers régionaux par rapport à 2004. A relever toutefois : le sursaut confirmé du Front national. Dans les douze régions où il s'était maintenu au deuxième tour, le FN améliore partout ses résultats, avec une moyenne de 17,8%.
Au-delà du nombre des régions acquises, c'est l'ampleur de la victoire des listes de gauche qui a été relevée dimanche soir, l'écart avec la droite étant parfois notable comme en Midi-Pyrénées, où Martin Malvy est le mieux élu à gauche avec 67,77%, ou en Poitou-Charentes, où Ségolène Royal dépasse les 60% et devance de plus de vingt points le secrétaire d'Etat Dominique Bussereau. En Haute-Normandie, vingt-cinq points séparent le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire et Alain Le Vern. En région Centre et en Franche-Comté, les secrétaires d'Etat Hervé Novelli et Alain Joyandet, pas plus que les autres membres du gouvernement briguant une présidence de région, n'ont gagné leur pari. A l'échelle départementale, en métropole, l'UMP n'arrive en tête que dans six départements, battue dans ses fiefs traditionnels comme la Vendée, la Haute-Marne, les deux Savoie ou les Hauts-de-Seine.
Les ténors de la majorité présidentielle, à commencer par le Premier ministre, ont reconnu la victoire de la gauche. Pas question toutefois de "changer de cap", a prévenu le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, car ce serait "la pire des réponses" à un scrutin où "les deux tiers des Français" qui se sont exprimés l'ont fait, selon lui, "pour des considérations régionales".
"C'est d'abord la victoire des présidents de région et de leur exécutif, qui ont montré qu'ils étaient à la fois pragmatiques et ambitieux. Au cours de la mandature écoulée, nous avons notamment sauvé les TER et modernisé les lycées. La conséquence, c'est la confiance dont nous ont honoré les électeurs aujourd'hui", considère pour sa part Alain Rousset, jusqu'ici président de l'Association des régions de France, dont la liste est arrivée largement en tête en Aquitaine (56,3% des suffrages) face à celle de Xavier Darcos.

Troisième tour

Si l'abstention a baissé par rapport au record du premier tour , elle est restée très élevée : elle s'établit à 48,8%, soit une quinzaine de points de plus qu'en 2004 et un record pour un second tour. "L'enjeu régional n'a pas mobilisé les électeurs", a commenté François Fillon dimanche soir. Comme à l'issue du premier tour, le ministre de l'Intérieur a lui aussi insisté sur cette abstention et a estimé à ce sujet que "la majorité de nos concitoyens n’a pas été convaincue par l’action des conseils régionaux" dans la mesure où "la question qui était posée lors de ce scrutin était celle de l’avenir des régions". "A l'évidence, la complexité du système territorial exige une réforme profonde", en conclut-il une nouvelle fois. Et Brice Hortefeux d'adresser ses "félicitations" et ses "encouragements" aux 1.880 conseillers régionaux élus – des élus qui devront "répondre, dans l’exercice de leurs compétences, aux attentes qu’ont souhaité exprimer les Français".
Si en Corse, tout se jouera ce vendredi 26 mars lors du "troisième tour", ailleurs, l'élection des présidents de région par les nouveaux conseils régionaux devrait se dérouler sans véritable suspens.
Rappelons que le président du conseil régional est élu, pour la mandature - quatre ans cette fois-ci - lors de la première réunion de droit, soit le vendredi qui suit le renouvellement du conseil régional. Cette première séance est présidée par le doyen d'âge et les deux tiers des conseillers régionaux doivent être présents. La majorité relative suffit. L'élection ne donne lieu à aucun débat, précise le Code électoral. Toutefois, avant le scrutin, les candidats doivent remettre aux élus une déclaration présentant leurs grandes orientations pour la durée du mandat. En cas d'égalité des voix, l'élection est acquise au bénéfice de l'âge. Dans la foulée de l'élection du président, la mise en route des nouvelles assemblées régionales se poursuit par l'élection des vice-présidents – qui pourrait, elle, donner lieu à tractations, notamment entre PS et Europe Ecologie – et des autres membres des commissions permanentes.
 

C.M., avec AFP

 

Ile-de-France

La liste de gauche conduite par le président sortant Jean-Paul Huchon l'a emporté largement dimanche en Ile-de-France, avec 56,69% des voix face à la liste UMP conduite par Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur. "On a pris une claque", a commenté Roger Karoutchi, président du groupe UMP dans le conseil régional sortant, tandis que Jean-Paul Huchon, qui se présentait pour la troisième fois d'affilée, notait que c'était son meilleur score. L'abstention (56,11% au premier tour) est toutefois demeurée élevée (52,86%) et supérieure de quatre points à la moyenne nationale (48,8%). Seules les Yvelines donnent la majorité à la droite. La ville de Paris donne 57,95% de ses voix à la liste Huchon, un score jamais atteint sauf pour les dernières municipales. Sur les 209 sièges du conseil régional, la gauche obtient 142 sièges, et l'UMP et le Nouveau centre 67. Le Front national n'aura aucun élu à la région, n'ayant pas atteint 10% au premier tour, pas plus que le Modem.

 

Midi-Pyrénées

La liste de gauche conduite par Martin Malvy, président PS sortant du conseil régional de Midi-Pyrénées, a dominé dimanche au second tour la liste de droite menée par Brigitte Barèges avec près de 68% des suffrages, le record de ces élections. La liste Malvy (PS, Europe Ecologie, FG, PRG, MRC) totalise 67,77% des suffrages exprimés, contre 32,23% pour la liste de la députée-maire de Montauban (UMP-NC), dans un scrutin marqué par une abstention de 45,61%, après 48,26% au premier tour. Agé de 74 ans, Martin Malvy est assuré d'être réélu vendredi prochain pour un troisième mandat à la tête de la région. Il avait ravi en 1998 le perchoir de l'assemblée régionale à l'UDF Marc Censi. Brigitte Barèges a annoncé qu'elle allait démissionner de son mandat de députée pour conduire l'opposition régionale. La prochaine assemblée régionale, avec 91 élus, comportera 69 élus de gauche, dont 15 élus d'Europe Ecologie et 7 du Front de gauche, contre 22 à la liste de droite.

 

Alsace

Grâce à un sursaut de mobilisation, la droite a eu finalement raison d'une alliance socialiste et écologiste prête à s'emparer du pouvoir en Alsace. Cette victoire prive la gauche du grand chelem espéré en métropole. La participation a augmenté de près de neuf points au second tour, offrant un score confortable de 46,16% à la liste de la majorité présidentielle de Philippe Richert, contre 39,27% à la liste PS/Europe Ecologie de Jacques Bigot, et 14,57% au FN.

Alors que l'"Alsace des villes" (Strasbourg, Mulhouse et Colmar) a voté pour la gauche, l'"Alsace des champs" a pesé lourdement sur le scrutin, à l'issue d'une campagne incertaine jusqu'au bout. Par rapport à 2004, Philippe Richert fait même mieux que son emblématique prédécesseur Adrien Zeller qui avait obtenu 43,56% des voix en 2004. Il obtient 28 sièges (+1). Mais la liste Bigot progresse également de cinq points et obtient 14 sièges (+2). Seule la liste FN de Patrick Binder est en nette perte de vitesse avec 14,5% des voix et 5 sièges (-3).

 

Languedoc-Roussillon

Georges Frêche, candidat à sa propre succession à la tête de la région Languedoc-Roussillon, a remporté le second tour des régionales dans cette région, très loin devant ses adversaires UMP et Front national, ce dernier flirtant avec les 20% des suffrages. Il a recueilli 54,19% des voix, devançant le sénateur-maire UMP de Béziers Raymond Couderc de près de 30 points (26,43%). A l'issue de ce second tour marqué par une abstention de 47,40%, Georges Frêche arrive en tête dans les 5 départements et dans toutes les principales villes de la région, y compris celles dirigées par l'UMP, dont Perpignan, Nîmes et même Béziers. Ni le Parti socialiste, ni Europe Ecologie, ni l'alliance Front de gauche/NPA n'avaient donné de consigne de vote explicite en sa faveur.

 

Paca

Le socialiste Michel Vauzelle rempile sans surprise à la tête de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, après avoir remporté le second tour des régionales dimanche avec 44,11% des voix devant l'UMP Thierry Mariani (33,02%) et Jean-Marie Le Pen (22,87%), lequel réalise le meilleur score du FN. Le Front national obtient ainsi deux sièges de plus qu'il y a six ans, soit 21 contre 72 à la liste Vauzelle et 30 à la liste Mariani. Michel Vauzelle, 65 ans, a bénéficié de l'exact report des voix de ses partenaires d'Europe-Ecologie et du Front de gauche, mais obtient un point de moins que lors de la triangulaire similaire de 2004. Il est à la tête de la région Paca depuis 1998. Vendredi, il sera formellement investi à la tête du conseil régional lors d'une séance présidée traditionnellement par le doyen des élus, Jean-Marie Le Pen.

 

Poitou-Charentes

Le duel entre Ségolène Royal et Dominique Bussereau a, comme attendu, tourné largement à l'avantage de la présidente PS sortante du conseil régional de Poitou-Charentes, qui a recueilli 60,61% des suffrages, enregistrant le deuxième meilleur résultat de ces élections derrière Midi-Pyrénées. Avec 39,39%, les listes du secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau améliorent notablement leur score du premier tour (29,46%), dans un scrutin marqué par une abstention moins élevée que dimanche dernier (46,51% contre 49,89%). Trente-neuf des 55 sièges de la nouvelle assemblée reviennent aux élus des listes Royal et 16 aux partisans de Dominique Bussereau, qui a fait part de son intention de siéger dans l'opposition régionale. Le nouveau conseil régional, élu pour quatre ans, ne comptera plus ni communistes, ni frontistes. Les écologistes voient en revanche leurs effectifs passer à neuf (contre sept), plus deux Verts ralliés à Ségolène Royal dès le premier tour. Deux syndicalistes de Heuliez et New Fabris siègeront également sur les bancs de la majorité, au côté de trois ex-MoDem. L'opposition comptera sept élus UMP, six Nouveau Centre et trois divers droite.

 

Bourgogne

La liste PS-PCF-PRG-Europe Ecologie de François Patriat est arrivée en tête en Bourgogne avec un score de 52,65% et conserve la région, suivie de l'UMP-NC (33,53%) et du Front national (13,82%). La composition du futur exécutif régional reste identique à celui de 2004. Avec 37 élus, la coalition de gauche conserve une région arrachée à la droite en 2004. La majorité présidentielle maintient ses 14 élus et le Front national en garde six. La gauche arrive en tête dans les quatre départements de la région, avec un pic à près de 60% (59,70%) dans la Nièvre. François Sauvadet, tête de liste UMP-NC, président du conseil général de Côte-d'Or, a qualifié cette campagne de "difficile" et s'est dit "préoccupé" par les enjeux régionaux à venir.

 

Rhône-Alpes

Le PS, allié à Europe Ecologie et au Front de gauche, a réussi à conserver la région Rhône-Alpes, qu'il avait ravie en 2004 à la droite, même si cette dernière, entre les deux tours, semble avoir réussi à mobiliser davantage d'abstentionnistes. Avec 50,76%, la liste de la gauche unie, conduite par Jean-Jack Queyranne, fait à peine mieux que les trois scores additionnés du PS, d'Europe Ecologie et du Front de gauche le 14 mars. En face, Françoise Grossetête, tête de liste pour la majorité présidentielle, qui avait obtenu 26,39% des voix au premier tour, a réalisé 34,02% dimanche. En Rhône-Alpes comme ailleurs, les enjeux régionaux comme la fiscalité, la formation professionnelle ou les transports semblent n'avoir eu qu'une importance très relative sur le choix des électeurs.

 

Basse-Normandie

La gauche emmenée par le socialiste Laurent Beauvais a renforcé ses positions en Basse-Normandie, atteignant un score historique de 57,15%. La liste PS-EE-PCF-PRG menée par le président sortant de la région, le socialiste Laurent Beauvais, qui aura 32 sièges dans la nouvelle assemblée régionale, devance en effet largement la liste UMP-NC-MPF de la majorité présidentielle menée par le sénateur UMP Jean-François Le Grand, président du conseil général de la Manche (15 sièges). L'abstention s'élève à 48,57% au second tour contre 52,86% au premier. Laurent Beauvais, arrivé en 2008 à la tête de la région en remplacement de Philippe Duron élu maire de Caen, "a réussi à prendre en cours de route la présidence de la région et à se faire reconnaître comme tel", commente Pascal Buléon, politologue de l'université de Caen.

 

Franche-Comté

Emmenée par la présidente PS sortante Marie-Guite Dufay, la gauche a conservé la région Franche-Comté face au secrétaire d'Etat à la Coopération et tête de liste UMP, Alain Joyandet. Avec 47,41% des voix, la présidente sortante devance de neuf points l'UMP (38,36%). La tête de liste du Front national, Sophie Montel, fait mieux qu'au premier tour avec 14,23% des suffrages. "On me disait inconnue, eh bien je pense aujourd'hui avoir fait la preuve que je n'étais pas inconnue pour les Franc-Comtois", a déclaré à la presse Marie-Guite Dufay, qui avait succédé à Raymond Forni, décédé en 2008. "A partir du moment où il y avait une triangulaire avec le FN, ça allait être difficile", a pour sa part affirmé Alain Joyandet, parlant d'une "victoire relative" de Marie-Guite Dufay et relevant qu'il "y a plus de voix à droite qu'à gauche".

 

Centre

La gauche unie a conservé la région Centre, qu'elle dirige depuis douze ans, avec la majorité devant la droite emmenée par Hervé Novelli, secrétaire d'Etat au Commerce. La liste de gauche, conduite par François Bonneau, président sortant, a obtenu 50,01% des voix, la liste UMP-Nouveau Centre 36,46%, et la liste du Front national menée par Philippe Loiseau 13,54%. Pour la troisième fois depuis 1998, la gauche l'a ainsi emporté à l'issue d'une triangulaire, alors même que le président sortant avait été classé comme le moins connu de toute la métropole par un sondage publié l'an dernier. Malgré ce déficit de notoriété, François Bonneau, qui avait succédé en 2007 à Michel Sapin, démissionnaire pour cumul de mandats, fait mieux que ce dernier en 2004 (49,15%).

 

Champagne-Ardenne

Le président DVG sortant Jean-Paul Bachy a remporté avec une confortable avance (44,31%) le second tour des élections régionales en Champagne-Ardenne, devançant l'UMP Jean-Luc Warsmann (38,49%) et le frontiste Bruno Subtil (17,19%) qui renforce son bon score du premier tour. Jean-Paul Bachy, arrivé à l'issue du premier tour sur les talons de son rival UMP, va donc présider une seconde fois le conseil régional avec un score supérieur de près de trois points par rapport à 2004. Il devrait bénéficier de 29 sièges sur les 49 que compte l'assemblée. Jean-Luc Warsmann, le président de la commission des lois à l'Assemblée nationale qui menait une liste de rassemblement UMP-NC-MPF, progresse de huit points par rapport à dimanche dernier, bénéficiant d'une petite mobilisation des abstentionnistes. Le candidat FN Bruno Subtil obtient le troisième meilleur score national du parti frontiste.

 

Nord-Pas-de-Calais

La gauche a conservé aisément son bastion du Nord-Pas-de-Calais dimanche, sa liste d'union (51,89%) devançant la liste UMP (25,91%), elle-même talonnée par le FN (22,20%), en progrès. En position de force à l'issue du premier tour avec notamment 29,16% des suffrages pour la liste PS-MRC-PRG, la gauche unie a bénéficié d'un bon report des voix des listes Europe Ecologie et du Front de gauche. "L'événement principal, c'est le score de Marine Le Pen dans la région", estime toutefois le politologue Bernard Dolez. La vice-présidente du FN doit d'abord cette performance au département du Pas-de-Calais, où elle devance la secrétaire d'Etat UMP aux technologies vertes Valérie Létard. Celle-ci apparaît comme la grande perdante du scrutin, même si elle a progressé de sept points par rapport au premier tour

Auvergne

Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Alain Marleix, chef de file des listes UMP-NC en Auvergne, a échoué dimanche à ravir cette région au PS qui l'a nettement emporté avec ses alliés d'Europe Ecologie et du Front de gauche, totalisant 59,68% des voix. Le président socialiste sortant du conseil régional, René Souchon, ancien maire d'Aurillac désigné président en 2006 après le décès brutal de Pierre-Joël Bonté, a souligné la "dimension à la fois régionale et nationale" de ce scrutin. Sur les quatre départements auvergnats, l'UMP l'emporte seulement dans le Cantal, fief d'Alain Marleix. La gauche obtient 33 sièges sur les 47 à pourvoir. 

 

Pays-de-la-Loire

La liste menée par le socialiste sortant Jacques Auxiette l'a emporté dans les cinq départements des Pays-de-la-Loire, face à la droite menée par l'UMP Christophe Béchu, qui a échoué à reprendre la région perdue par François Fillon en 2004. Avec 56,39%, Jacques Auxiette améliore même son score de 2004, après le difficile accord conclu entre les deux tours entre le PS et Europe-Ecologie, arrivé en tête au premier tour avec un très bon score de 33,33%. Le Front national (7,05% des voix au premier tour) n'avait pas donné de consigne de vote, tout comme le MoDem (4,57%) ou la liste régionaliste qui prône le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne.

 

Picardie

La gauche a conservé sans surprise la Picardie, la liste menée par le président sortant Claude Gewerc recueillant 48,28% des voix, contre 32,43% pour la liste UMP de Caroline Cayeux et 19,3% pour le FN avec Michel Guiniot. Le taux d'abstention a atteint 48,84%, semblable à la moyenne nationale, contre 54,44% lors du premier tour. La liste menée par Claude Gewerc avait fusionné avec Europe Ecologie (9,98% au premier tour) mais pas avec le Front de gauche. Claude Gewerc, qui avait conquis la région en 2004 en battant Gilles de Robien, s'est félicité de la "confiance renouvelée des Picards" mais a déploré le fait que le FN n'ait "jamais été aussi haut". Sur les 57 sièges à pourvoir, la gauche en remporte 35, contre 14 à l'UMP et huit au FN.

 

Aquitaine

La liste (PS-EE-FG) menée par le président PS de la région Aquitaine, Alain Rousset, a largement devancé (56,34% contre 28,01%) celle conduite par le ministre du Travail, Xavier Darcos (UMP-NC-CPNT), tandis que Jean Lassalle, seul MoDem présent au second tour, pointait à 15,65%. Elu depuis 1998, Alain Rousset, également président de l'Association des régions de France (ARF), a amélioré son score face à Xavier Darcos auquel il avait déjà été confronté en 2004. "Le vote des Français doit mettre un terme à la réforme territoriale. Le fait régional est renforcé et il serait totalement stupide que l'on continue sur une réforme qui va mettre à bas ce dont les Français ont le plus besoin: préparer l'avenir", a déclaré Alain Rousset. Le nouveau conseil régional d'Aquitaine comptera 58 conseillers régionaux PS-EE-FG, 17 UMP-NC-CPNT et 10 MoDem.

 

Bretagne

La Bretagne, seule région où le PS et Europe Ecologie n'avaient pas fusionné pour le second tour, a réélu le président sortant (PS) Jean-Yves Le Drian (50,27%), largement devant la représentante de la majorité présidentielle Bernadette Malgorn (32,36%) et l'écologiste Guy Hascoët (17,37%). La liste socialiste, qui avait réalisé 37,19% des voix au 1er tour, a visiblement bénéficié d'un bon report des voix des forces traditionnelles de gauche (Parti de gauche, NPA), mais aussi d'une partie des voix du candidat MoDem. La droite menée réalise un des scores les plus faibles de la droite en Bretagne, en-deçà du score historiquement bas de Josselin de Rohan (41,20%) en 2004. Tête de liste dans le Finistère, Bernadette Malgorn, ex-préfète de région et ancienne secrétaire générale du ministère de l'Intérieur, a même échoué dans son département. Les écologistes, avec 11 sièges, bénéficient finalement d'une représentation équivalente à celle qu'ils auraient pu obtenir s'ils avaient fusionné avec les socialistes au second tour. Le nouveau conseil régional comprendra 52 sièges pour le PS et 20 pour la majorité présidentielle.

 

Limousin

La liste PS-EE, conduite par le président sortant Jean-Paul Denanot, a remporté sans surprise, avec près de 48% des voix, le second tour des élections dans le Limousin, devançant dans une triangulaire l'UMP (32,95%) et la liste PCF-PG-NPA (19,1% des voix). La liste PS-EE obtient 27 des 43 sièges du conseil régional. Le Limousin était la seule région française où le Front de gauche ne s'est pas allié au PS pour la second tour. L'UMP, conduite cette année encore par Raymond Archer, perd deux sièges dans la nouvelle assemblée (10 au lieu de 12).

 

Haute-Normandie

La gauche unie conduite par le président sortant PS Alain Le Vern a emporté dimanche l'élection régionale en Haute-Normandie, pour la troisième fois consécutive, avec 24 points d'avance sur la droite emmenée par le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire (UMP). La gauche a réuni 55,1% des suffrages contre 30,7% à la droite et 14,2% au Front national. L'alliance PS-PRG-DVG compte 25 élus contre 21 à la fin de la précédente mandature. Les écologistes conservent leurs six sièges tandis que les communistes en perdent trois et tombent à quatre, ayant dû faire la place à leurs alliés de la Gauche unitaire et du Parti de gauche qui ont obtenu chacun un élu.

 

Lorraine

A l'issue du second tour marqué par un taux d'abstention de 52,94%, la liste menée par le président sortant, le sénateur PS Jean-Pierre Masseret (liste composée par le Parti socialite, Europe Ecologie, le Parti communiste et le Mouvement républicain et citoyen) a obtenu dimanche 50,02% des suffrages. La majorité présidentielle, qui avait à sa tête le radical valoisien Laurent Hénart, a obtenu 31,54%. Laurent Hénart, dont la liste comptait entre autres Gérard Longuet et Nadine Morano, a indiqué qu'il pourrait ne pas siéger dans l'assemblée régionale. Le Front national pointe au plus haut à 18,44%. Dans la nouvelle assemblée régionale, la gauche aura 46 sièges (+1 par rapport à 2004), la droite 17 sièges (-2) et l'extrême droite 10 sièges (+1).

 

Corse

La gauche a remporté dimanche les élections territoriales en Corse, où la droite était aux affaires depuis 26 ans. Son succès reste toutefois relatif car l'absence de majorité absolue va l'amener à composer avec les deux listes nationalistes qui ont obtenu un score historique dans la seule élection quadrangulaire de ce scrutin régional. La gauche a obtenu 36,62% des voix, un score décevant au regard de celui réalisé au premier tour par les quatre listes qui avaient fusionné pour ce second tour. La droite n'occupera plus que 12 des 51 sièges à l'assemblée, contre 19 auparavant. "C'est un échec", a reconnu le chef de file de la liste UMP, Camille de Rocca Serra. Avec 24 sièges à l'Assemblée de Corse, la gauche, en dépit de la prime de 9 sièges attribuée au vainqueur, devra trouver un accord avec les nationalistes devenus, avec un total de 35,74% des voix, la deuxième force politique de l'île. Pour éviter la reproduction du scénario de 2004, où la gauche arrivée en tête au nombre de voix avait vu la présidence lui échapper, son chef de file Paul Giacobbi, député PRG de Haute-Corse, a déclaré qu'il pensait "possible de se mettre d'accord sur un certain nombre de choses" avec les nationalistes.

 

Martinique

La liste conduite par le député-maire autonomiste de Fort-de-France, Serge Letchimy, leader du Parti progressiste martiniquais (PPM), l'a emporté dimanche en Martinique avec 48,32% des voix face au président sortant et leader du Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM), Alfred Marie-Jeanne (41,05%). La liste du candidat soutenu par la majorité présidentielle André Lesueur (DVD) a recueilli 10,63% des voix. Sur les 41 sièges de la région Martinique, Serge Letchimy en remporte 26, Alfred Marie-Jeanne 12 et André Lesueur 3. L'abstention, qui s'élevait au premier tour à 55,55%, a diminué de près de 8 points au second tour.

 

Guyane

La Guyane a basculé dimanche à droite avec la victoire du divers gauche Rodolphe Alexandre, maire de Cayenne, dont la liste investie par l'UMP a obtenu 56,11% des voix, contre 43,89% pour celle de la députée DVG Christiane Taubira. Rodolphe Alexandre, qualifié de "socialiste sarkozyste" par le ministre de l'Intérieur, avait fait la bonne "pioche" en janvier lors des referendums statutaires, où à la différence des autres grands élus de Guyane, il avait dit non à une autonomie accrue puis oui à une collectivité unique. La gauche s'était présentée en ordre dispersé dans cette région gérée pendant dix-huit ans par Antoine Karam (PSG), qui ne se représentait pas. La liste d'"ouverture" de Rodolphe Alexandre a obtenu 21 sièges, contre 10 à celle de Christiane Taubira.

 

Réunion

Face à une gauche divisée, majoritaire en voix, le député-maire du Tampon Didier Robert (UMP), 45 ans, figure montante de la droite locale, a fait basculer dimanche le conseil régional de la Réunion en obtenant 45,46% contre 35,5% à la liste du président sortant Paul Vergès (PCR), 85 ans, et 18,99% à la liste Michel Vergoz (PS). La liste Robert obtient 27 sièges, celle de Paul Vergès 12 et celle du PS six. Pour la première fois dans l'histoire de l'île, la droite dirigera la région que présidait Paul Vergès, figure emblématique du PC réunionnais depuis 1998. Didier Robert a dû principalement sa victoire à la division des partis de gauche qui n'ont pas réussi à s'entendre pour fusionner leurs listes au second tour.

 

Guadeloupe

Il n'y avait pas de deuxième tour dimanche en Guadeloupe... Victorin Lurel (PS), président sortant du conseil régional de Guadeloupe, a en effet été réélu dès vendredi 19 mars à la présidence de cette région par une très forte majorité de 31 voix sur 41. Aucun autre élu n'avait fait acte de candidature. La liste conduite par Victorin Lurel avait totalisé le 14 mars 56,51% des suffrages exprimés et obtenu 31 sièges à l'assemblée. Il s'agissait de la seule liste des régions françaises à avoir passé la barre des 50% dès le premier tour. La ministre de l'Outre-Mer, Marie-Luce Penchard, a été élue pour la première fois, alors que la liste majorité présidentielle n'a obtenu que 14,01% des voix et 4 sièges.


 

 

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