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1.000 cafés ruraux pourront "proposer un panel de services de proximité"

Le groupe d'économie sociale et solidaire SOS va lancer jeudi 12 septembre 2019 un appel à projets auprès de 32.000 communes afin de créer ou reprendre 1.000 cafés en milieu rural, a annoncé le 11 septembre son président, Jean-Marc Borello.
Cette initiative est soutenue par le gouvernement dans le cadre de "l'agenda rural" voulu par Emmanuel Macron à l'issue du Grand Débat, et qui sera détaillé par Édouard Philippe le 20 septembre lors du congrès des maires ruraux dans le Nord. Elle est destinée aux villes et villages de moins de 3.500 habitants afin de répondre au "sentiment d'abandon", "de délaissement" de certains territoires, mis en exergue lors de la crise des gilets jaunes, selon Jean-Marc Borello.
Chaque café pourra "proposer un panel de services de proximité : dépôt de pain, épicerie, relais de poste, accès au numérique, services de mobilité", a détaillé Chloé Brillon, directrice du projet chez SOS. Les établissements, achetés ou loués par SOS, seront tenus par "un binôme" salarié par le groupe. L'initiative nécessite un "investissement de 150 à 200 millions d'euros", notamment pour la mise aux normes des locaux et le recrutement, dont une partie "sera financée en fonds propres et l'autre empruntée", selon Jean-Marc Borello. Aucune participation directe n'est demandée aux communes, a précisé ce proche d'Emmanuel Macron, mais des dispositifs d'aides existants au sein des collectivités pourront être activés. "Ce ne sera pas une franchise, ni une marque", a insisté Jean-Marc Borello, ajoutant que "les habitants définiront le lieu, la déco, le nom, et surtout à quoi va servir le bistro". En revanche, le groupe SOS fournira de l'ingénierie (montage de projets, formations, négociations avec les fournisseurs...) et de la recherche de partenariats au niveau national.
Le soutien du gouvernement pourrait s'exprimer dans la levée de freins réglementaires, notamment l'attribution de licences IV, nécessaires pour servir de l'alcool, dont le nombre est limité et qui sont actuellement transférables au sein d'une même région. "On a demandé dans le cadre de l'agenda rural à créer des licences IV non exportables en dehors de la commune", pour limiter la spéculation, a indiqué Jean-Marc Borello, qui espère voir les premiers cafés se monter en 2020.