Printemps des Territoires 2024 : retour sur les temps forts !
La 5ème édition du Printemps des Territoires s’est tenue le 30 mai au Centquatre à Paris. Un évènement Banque des Territoires qui a réuni l’ensemble des acteurs territoriaux autour de multiples formats de prise de parole. L’occasion de partager, d’apprendre et de penser les territoires de demain. Une édition riche d’idées et de solutions avec un seul mot d’ordre « Agir ensemble pour développer des territoires plus verts et plus solidaires ». Retour sur les temps forts de la plénière !
« Agir ensemble pour développer des territoires plus verts et plus solidaires », c’est le défi de cette 5ème édition
Olivier Sichel, Directeur général de la Banque des Territoires et directeur adjoint de la Caisse des Dépôts a ouvert cette édition en rappelant l’ambition à l’origine de la création de la Banque des Territoires : se rapprocher des élus, apporter les financements nécessaires pour avoir un impact concret et soutenir les solutions portées dans les territoires.
Le saviez-vous ?
+ de 100 milliards d’euros investis par la Banque des Territoires depuis sa création
La mission de la Banque des Territoires se poursuit cette année pour développer des territoires :
- + inclusifs : 26 000 logements et 600 EPHAD livrés
- + durables : 140 000 logements sociaux rénovés et 4 600 mégawatts produites grâce à des financements
- + connectés : 10 millions de branchements haut débit installés
Olivier Sichel a profité de cette 5ème édition pour annoncer le lancement du prêt Gaia Territorial en faveur de la sobriété foncière et la biodiversité : un prêt de long terme permettant aux territoires de mener les transformations nécessaires pour développer des territoires plus verts et plus solidaires pour les générations futures.
La Grande Scène, une plénière autour de 7 thématiques clés
Sur la Grande Scène du Printemps des Territoires, experts et décideurs locaux ont partagé leur vision : constats, réflexions et ambitions. Au programme, 7 thématiques clés pour débattre et trouver des solutions pour les territoires de demain : industrie, mix énergétique, redynamisation urbaine, mobilité décarbonée, gestion de l’eau, logement social et service public.
Thématique 1 : Réindustrialiser les territoires pour un futur durable
Pour introduire cette séquence, Jeanne Lemoine, Directrice générale du Groupe Lemoine et François Rebsamen, Maire de Dijon et Président de Dijon Métropole ont échangé à propos de la collaboration entre les élus et les industriels dans le cadre d’un projet d’implantation.
Ils ont également évoqué les nombreux enjeux liés à la réindustrialisation :
- changer l’image de l’industrie dans l’imaginaire collectif
- redonner de l’attractivité aux métiers industriels
- réindustrialiser les territoires pour créer de la richesse et être compétitif
- créer les conditions favorables à l’implantation d’une industrie : bassin d’emploi, logement, foncier
- alléger la réglementation
Pour Bruno Bonnell, Secrétaire général pour l’investissement en charge de France 2030, la réindustrialisation connaît d’une révolution énergétique et d’une révolution de la perception de l’industrie, préférant ainsi parler de « néo industrialisation », une nouvelle forme plus vertueuse de l’entreprise : décarbonée, durable, performante, avec un niveau élevé de formation.
Olivier Sichel a réaffirmé l’implication de la Banque des Territoires dans la mise en œuvre des projets France 2030 ainsi que son rôle de facilitateur pour apporter des solutions concrètes telles que le lancement France Foncier+ qui permet aux industriels de trouver du foncier disponible.
Thématique 2 : Penser la ville de demain
Clément Blanchet, Urbaniste et Architecte, a introduit cette séquence avec une réflexion sur le temps et la technologie en urbanisme, deux concepts à considérer dans la conception et la compréhension de la ville de demain. La technologie est un moyen d’acquérir des données qui permet de donner du temps aux urbanistes et aux élus pour comprendre les territoires et faire des arbitrages qui ont du sens.
Les projets qui durent sont ceux qui respectent le lieu.
Florence Verzelen, DGA de Dassault Systèmes a présenté la technologie du jumeau virtuel, une représentation virtuelle d’une ville avec laquelle il est possible d’interagir pour simuler et comprendre les impacts d’un projet d’aménagement ou d’une innovation sur le territoire.
A travers des cas concrets de problématiques rencontrées dans les villes de Kyoto, Singapour et Meudon, elle a démontré que le jumeau virtuel permettait de mesurer les impacts des décisions politiques, de faire des recommandations et de montrer aux citoyens les bénéfices en termes de qualité de vie.
La ville de demain aura son jumeau virtuel mais elle sera résiliente.
Thématique 3 : Installer un mix énergétique pour la souveraineté des territoires
Xavier Piechaczyk, Président du Directoire de RTE a introduit cette thématique en affirmant que pour être souverain, il faut produire sur le territoire, établir une nouvelle réglementation, faire travailler les entreprises nationales et agir avec les territoires pour développer des infrastructures énergétiques.
Demain, si on veut parler climat et souveraineté, l’apparition et le développement d’une infrastructure nouvelle sur notre territoire est une priorité.
Le mix énergétique est une opportunité qui doit être saisie collectivement et pour Loïg Chesnais-Girard, Président de la région Bretagne, l’enjeu de l’acceptabilité est fort. Il faut une synergie entre toutes les parties prenantes et faire preuve de pédagogie et de sensibilisation pour faire accepter les projets.
Cecile Prévieu, Directrice Générale Adjointe en charge des activités Infrastructures d'ENGIE a avancé une première piste de solution au mix énergétique avec la production de gaz renouvelable et durable. Produit dans les territoires à partir de déchets, le gaz vert permet de créer de l’emploi et d’assurer la souveraineté.
- 7 000 emplois créés dans les territoires grâce au gaz vert
- Une filière dynamique : 20% de gaz vert en 2030
Maëlle Vanderkam, Directrice Générale de Solarhona a souligné que le photovoltaïque a l'avantage d'être très modulable en termes de taille, d’espace et de support d'installation. Une modularité qui permet aux territoires de s'approprier cette solution énergétique en fonction de leur projet.
Thématique 4 : Repenser la gestion de l’eau
Pour introduire ce sujet complexe, Erik Orsenna, Ecrivain, Académicien et Président d’Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves a dressé un état de lieux climatique et géopolitique : raréfaction de la ressource en eau, risque d’inondation, multiplication des conflits d’usage.
Pour la thématique de l’eau, la question de la gouvernance est primordiale : on parle d’hydrodiplomatie et c’est là que la place des territoires est essentielle.
Christian Estrosi, Maire de Nice a souligné que les enjeux dans les territoires sont différents. La responsabilité de la gestion de l’eau est collective, les ménages doivent être parties prenantes de ces changements qui s’opèrent pour préserver la qualité et la quantité de la ressource en eau.
François-Marie Didier, Président du SIAAP a quant à lui expliqué la mission d’assainissement du SIAAP et notamment leur travail sur la qualité bactériologique de la Seine et de la Marne.
On traite les eaux usées de 10 millions de personnes, soit 2,5 milliards de litres d’eau par jour dans nos usines.
Éric Lombard a réaffirmé que le défi de la gestion de l’eau implique la mobilisation d’un grand nombre d’acteurs, des investissements pour rénover les infrastructures existantes ainsi que des solutions d’ingénierie innovantes.
Thématique 5 : Faire évoluer le logement, un impératif social et climatique
Guillaume Kaskarian, Ministre délégué auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires chargé du Logement, a livré l’ambition du gouvernement en matière de logement : faciliter l’accès au logement abordable, simplifier les procédures, construire des logements là où sont les besoins, rétablir la confiance avec les élus et les acteurs de terrains et assurer la transition écologique.
La tension sur le secteur immobilier n’épargne aucun pays européen et est à la fois sociale, territoriale et environnementale.
- + de 19M de mal logés à travers l’Europe
- 19% d’augmentation de loyer en moyenne dans l’UE entre 2010 er 2022
Emmanuelle Cosse, Présidente de l’USH, a mis en avant des raisons économiques et inflationnistes pour expliquer les difficultés rencontrées par le secteur du logement social.
Ce ne sont pas les exigences environnementales qui nous mettent en difficulté, elles sont essentielles et nous cherchons toujours les mettre en avant pour affronter l’avenir. La difficulté réside plutôt sur plusieurs enjeux : l’augmentation des loyers, l’environnement économique global et un raidissement de la construction.
Philippe Laurent, Maire de Sceaux et Président de la Fédération des EPL a ajouté que l’objectif « Zero Artificialisation Nette » accentue la tension sur le foncier et la position des élus face aux administrés.
Il faut donner envie de construire et d’investir dans le logement. Il faut changer le discours politique, redonner aux épargnants le goût d’investir dans le foncier et développer les outils pour permettre de maîtriser, d’acheter des bâtiments.
Kosta Kastrinidis, Directeur des Prêts à la Banque des Territoires a mis en avant les facteurs structurels auxquels s’ajoutent des facteurs conjoncturels comme la fin du cycles des taux bas, l’augmentation des coûts des matières premières et la diminution du nombre de permis de construire.
Face à l’augmentation des taux, les bailleurs sociaux ont continué d’investir massivement même si leur financier était dégradé. Ils ont joué un rôle contra-cyclique, grâce notamment au modèle du logement social. La difficulté est qu’ils ont investi autant voire plus que les années passées pour produire moins, dû au coût de construction et le choc inflationniste.
Au-delà de la construction de bâtiments plus durables, il faut lutter contre la précarité énergétique. Des outils pour la rénovation énergétique ont été déployés par la Banque des Territoires, tels que l’Ecoprêt ou la Prime Rénov.
Thématique 6 : Accélérer le basculement vers une mobilité décarbonée
Jean-Pierre Farandou, Président-Directeur Général de la SNCF, a introduit cette séquence en soulignant la mobilisation de la SNCF dans l’innovation de solutions plus durables pour réduire les 30% des émissions de GES dues au transport et a rappelé l’importance cruciale du réseau ferroviaire et de son développement.
- En France les lignes ferroviaires de la SNCF couvrent 28 000 km et desservent 3 000 gares
- 70% des Français habitent à moins de 5 km d'une gare
Thierry Raevel, Président HYmplusion, a fait part de son retour d’expérience et a souligné un triple enjeu à relever pour continuer développer la mobilité décarbonée à l’hydrogène : les enjeux fonciers, les enjeux technologiques (construction, permis, délais) et les défis liés à l'usage.
Enfin, Jacques Galvani, CEO, Atlante France, en tant qu’opérateur de la mobilité électrique, mentionnait l’importance d’une visibilité concernant les objectifs politiques, à l’échelle européenne et française pour répondre à leurs enjeux d’investissements à long terme.
De ce point de vue, l'engagement des élus locaux est essentiel pour développer une cohérence territoriale. Les élus jouent un rôle clé pour mettre en place un maillage intelligent, garantir l'interopérabilité des systèmes de transport et démystifier les craintes des citoyens.
Thématique 7 : Favoriser l’accès aux services publics
Stanislas Guerini Ministre de la Transformation et de la fonction publique, a introduit cette séquence en affirmant que l’accessibilité aux services publics répond un enjeu démocratique très fort : éducation, santé, démarches administratives. L’efficacité des services publics suppose de s’intéresser aux attentes et besoins des administrés et de concilier un juste équilibre entre numérisation et humanisation.
Dans le secteur de la santé, le numérique permet de pallier des difficultés chroniques et l’accessibilité aux soins, grâce notamment à la une mobilisation des acteurs du privé comme du public, mais il soulève plusieurs enjeux tels que la sécurités des données personnelles et l’accessibilité aux outils numériques.
Avec plus de 1,3 million de nonagénaires d’ici 2030, la demande en santé va croître. A ce titre, Emilie Mercadal, CEO de Rofim et Philippe Wahl, Président-Directeur Général du Groupe La Poste ont partagé leur expérience en tant que contributeur au parcours numérique santé :
- Rofirm est une solution de télémédecine pour faciliter la collaboration médicale, fluidifier le parcours patient et améliorer l’accès au soin.
- Le Groupe La Poste, spécialiste de la proximité et acteur de confiance, apporte son expertise au secteur de la santé avec la mise en place de l’identité numérique pour sécuriser les données personnelles de santé.
Le mot de la fin
Le Printemps des Territoires a été riche en échanges. Au service de tous et toutes, la Banque des Territoires s’inscrit dans un temps long et a vocation d’apaiser la tendance à la désunion de la société. Derrière chaque financement d’usine, de commerce ou de logement, la Banque des Territoires, aux côtés des élus et des territoires, participe à créer de la valeur, de l'emploi et de la vie sur les territoires.