L'intermédiation pour faciliter l'accès de l'ESS aux marchés des grands projets publics : un autre héritage de Paris 2024 ?

"Dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques, les espaces verts du Village sont réalisés avec de la terre dépolluée de Seine-Saint-Denis, le linge des athlètes sera nettoyé par des entreprises employant des personnes en insertion et en situation de handicap, une coopérative conseille les organisateurs sur la stratégie biodiversité…" "Jamais l’ESS n’a eu une telle place dans un grand projet public !", saluent des réseaux de l'économie sociale et solidaire (ESS) et des associations d'élus et de collectivités, dont le RTES, l'AMF et France urbaine, dans une tribune publiée sur le site d'Alternatives économiques. "Plus de 500 prestations" nécessaires à la tenue de Paris 2024 seront assurées par des entreprises de l'ESS, se réjouissent ces acteurs.

C'est le programme "ESS 2024", porté depuis quatre ans par l'association Les Canaux et co-financé par Paris 2024, la Solideo, l’État et les collectivités hôtes, qui a permis une telle réussite, selon les auteurs de cette tribune. A l'appui d'une "plateforme d’intermédiation entre les Jeux olympiques et paralympiques et l’ESS", ce programme "aide les entreprises de l’ESS à répondre aux marchés des Jeux, parfois en s’associant entre elles ou aux grands groupes spécialisés dans l’organisation d’événements sportifs internationaux" (voir notre article).

Les signataires de la tribune appellent à généraliser cette pratique, demandant que "tous les grands projets publics - de plus de 50 millions d’euros - consacrent une part de leur budget à financer une action d’intermédiation entre les entreprises de l’ESS et les marchés publics du projet". "C’est le meilleur moyen de garantir que les fonds publics soutiennent réellement des emplois durables et locaux", ajoutent-ils, considérant qu'une telle décision serait un "héritage de l’organisation des Jeux de Paris 2024".