Le zonage de la "4G fixe" en consultation jusqu'au 15 septembre 2019
La 4G "fixe" fait partie des options du gouvernement pour proposer "le bon débit" pour tous avant 2022. Une liste de 755 zones où les opérateurs doivent la proposer vient d'être mise en consultation publique… mais il faut un logiciel Système d'information géographique (SIG) pour pouvoir les visualiser.
La 4G fixe est un boitier raccordé à une antenne mobile 4G qui permet à un abonné de disposer d'une connexion "fixe" chez lui pour s'y connecter en Wifi ou brancher d'autres équipements. Son déploiement figure dans le new deal mobile, accord qui prévoit un prolongement de la durée des autorisations d'émettre des opérateurs en échange de nouvelles obligations intégrées à leur licence : couverture des axes de transports, couverture "ciblée" en concertation avec les collectivités et déploiement de la 4G fixe. Selon les éléments fournis par la Direction générale des Entreprises (DGE), ce service cible les 6% de la population disposant de moins de 30 Mbit/s à échéance de 2020.
Une offre qui repose sur la 4G existante
Le projet d’arrêté que vient de publier la DGE identifie 755 zones où les débits Internet fixe ne sont pas satisfaisants et (ce qui est important) où les opérateurs disposent d'une couverture 4G suffisante pour offrir de la 4G fixe. Comment ont été définies ces zones ? La note associée au projet d'arrêté précise que "les collectivités ont été consultées à plusieurs reprises depuis 2017 pour obtenir les plus récentes prévisions de déploiements en zone d’initiative publique, de manière à identifier les zones qui, sur la base des simulations réalisées, n’auraient pas accès au bon haut débit filaire en 2020". Les engagements des opérateurs privés en zone AMII ont également été passés au crible. Ce sont ensuite les seuls opérateurs qui ont défini les zones 4G fixe. Les offres reposeront donc sur la "couverture 4G existante". Pourront-ils faire face à la demande en débit générée par ces nouveaux abonnés ? La note d'accompagnement de la DGE prend soin de préciser qu'il y aura "par exception", la possibilité "d'indisponibilité dûment justifiée d’une capacité suffisante pour assurer la préservation d’une qualité de service satisfaisante pour les utilisateurs mobiles". En clair : les opérateurs se gardent la possibilité de réguler les usages - quitte à dégrader le service 4G fixe – en donnant la priorité au mobile.
Zonage mystère
A compter de la parution de l'arrêté, les opérateurs disposeront de 4 mois pour proposer une offre 4G fixe. Le tableau de bord du new deal de l'Arcep renvoie vers les offres 4G fixe des opérateurs où l'on notera, au passage, l'absence de Free. Les habitants et entreprises résidant dans les 755 zones pourront bénéficier de l'aide gouvernementale du guichet "bon débit" (valable aussi pour le satellite ou THD radio), plafonnée à 150 euros par utilisateur. La consultation est ouverte jusqu'au 15 septembre 2019. Si les collectivités locales sont particulièrement concernées par cette solution d'attente, ni la période des vacances, ni la présentation des zonages ne leur facilite la tâche pour formuler un avis circonstancié. Quel algorithme a servi à définir les zones ? Chevauchent-elles, par exemple, les territoires où sont déployées d'autres technologies alternatives comme le THD radio ? La consultation n'en dit rien et renvoie vers des fichiers source dans des formats base de données ou SIG illisibles par des outils bureautiques standards.
L'état d'avancement du new deal mobile
Le ministère de la Cohésion des territoires a publié un bilan chiffré du new deal mobile à la date du 11 juillet 2019. On compte au total 4.500 pylônes équipés en 4G depuis janvier 2018. Concernant la couverture ciblée – sites sélectionnés dans le cadre des équipes projets associant les élus - 1 .171 sites mobiles ont été identifiés, mais un seul site est vraiment opérationnel : il a été inauguré à Guédelon dans l'Yonne cette semaine. Ce chiffre de 1.171 intègre par ailleurs 364 sites validés par arrêté ce même 11 juillet.