Inauguration de l’Ecole européenne Lille Métropole
La région Hauts-de-France et la Métropole européenne de Lille ont inauguré jeudi 28 septembre la nouvelle Ecole européenne Lille Métropole Jacques Delors. Un outil d’attractivité supplémentaire pour le territoire, se félicitent les élus.
Après dix-huit mois de travaux, l’Ecole européenne Lille Métropole est prête à accueillir ses premiers élèves. Quatrième école de ce réseau européen en France après Strasbourg, Paris et Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), l’école Jacques Delors, du nom de l’ancien président de la Commission européenne (1985-1995), a pris ses quartiers sur la commune de Marcq-en-Barœul. Installés depuis trois ans dans des bâtiments préfabriqués, les élèves intègrent donc un ensemble qui aura nécessité un investissement de 25 millions d'euros divisé à parts égales entre la région et la métropole et qui accueille désormais 610 élèves depuis la maternelle jusqu’à la classe de terminale (40 classes), soit 40 nationalités différentes représentées. L’enjeu, à travers un enseignement "multilingue et interculturel" consiste à proposer, en priorité aux enfants des personnels des institutions européennes, une préparation au Bac européen.
Une implantation synonyme d’attractivité
Pour le territoire, rappelle la vice-présidente de la région Hauts-de-France en charge des lycées, de l’orientation des jeunes et des relations avec l’Education nationale, Manoëlle Martin, "il s’agit d’un enjeu d’attractivité très fort puisqu’il nous permet d’accueillir les enfants de familles dont les parents travaillent dans des institutions européennes ou des entreprises multinationales implantées dans la région". Un enjeu partagé par la métropole et son directeur du développement économique et de l’emploi, Ludovic Grousset : "Nous sommes une métropole européenne qui historiquement a toujours joué un rôle de carrefour entre Londres, Bruxelles, Amsterdam et Paris." Une identité que la collectivité entend cultiver avec l’implantation de cette nouvelle école européenne.
"Parmi les facteurs d’attractivité, énumère Ludovic Grousset, il y a le marché de l’emploi et tout de suite derrière la qualité des conditions de vie pour les familles, qui passe très souvent avant les considérations salariales." La métropole en a fait l’amer constat en 2019, rappelle son directeur du développement, quand l’Agence européenne des médicaments a préféré Amsterdam à Lille lorsqu’il s’est agi de relocaliser son siège londonien dans les frontières de l’Union européenne, Brexit oblige. "Nous étions pourtant très légitimes à l’accueillir grâce à la force de notre filière santé." Au point que, sûr des atouts de la candidature lilloise, un promoteur avait engagé la construction d’un bâtiment en blanc destiné à recevoir l’agence.
"L’Ecole européenne ne doit pas devenir un ghetto !"
De la déception est née la conviction qu’il fallait retravailler la question de l’attractivité sur le territoire de la métropole : "On a cherché à comprendre pourquoi on avait échoué et nous nous sommes rendu compte que les salariés de l’Agence avaient estimé que leurs familles auraient du mal à s’intégrer !" D’où la mobilisation collective qui s’en est suivie "pour dire : on doit se donner les moyens d’accueillir ces gens !" Aujourd’hui, les enfants de familles travaillant pour les institutions européennes sont prioritaires, ce qui vaut à l’Ecole un financement européen. "Ensuite, précise Ludovic Grousset, elle doit pouvoir accueillir les enfants de familles internationales qui s’installent sur le territoire". Un territoire où sont présents beaucoup de transfrontaliers. Enfin, l’école est également ouverte aux habitants et notamment aux enfants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPPV) limitrophes. En résumé, "l’Ecole européenne ne doit pas devenir une école ghetto !", insiste le représentant de la métropole.