Le village de Ballots se dote d’une réserve communale de sécurité civile (53)

Pendant la crise sanitaire du Covid, les élus et les agents municipaux de Ballots, un village de Mayenne de 1 300 habitants, ont pris conscience qu’ils n’étaient pas équipés pour venir efficacement en aide à la population. Surtout depuis le départ des sapeurs-pompiers qui pouvaient répondre en urgence aux appels de détresse des habitants. « Cette situation nous a donné l’idée de créer une réserve communale de sécurité civile », rapporte le maire, François Quargnul, lui-même ancien pompier volontaire.

Mais comment procéder ? Quelles démarches effectuer, comment rédiger les arrêtés nécessaires ? Le maire décide de consulter des villes qui disposent déjà d’une réserve communale de sécurité civile, il rencontre des bénévoles et des pompiers du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) et se renseigne auprès de la préfecture. Ces informations lui permettent de rédiger un premier projet d’arrêté qu’il soumet aux services préfectoraux et au SDIS, qui l’aide à le finaliser avant l’adoption de l’arrêté en conseil municipal. « La phase administrative de mise en place de la réserve a été la plus compliquée, j’ai fait un copier-coller de ce qu’avaient fait d’autres communes en l’adaptant à notre cas particulier », convient le maire.

Une équipe pluridisciplinaire

Commence ensuite la phase de recrutement des volontaires bénévoles. « Nous souhaitions, dans un souci d’efficacité, composer une équipe pluridisciplinaire disposant de toutes les compétences pour faire face à différents types de crises. » La commune a donc recruté plusieurs profils complémentaires : anciens pompiers, chauffeur de poids lourd, assistante maternelle, aide à domicile, conducteur d’engin de chantier, un comptable avec un sens de l’organisation utile en temps de crise, un professeur d’anglais pour faire l’interprète avec les touristes étrangers. « Tous ont la fibre altruiste, précise-t-il. Nous avons limité leur nombre à 15, malgré un nombre de candidatures plus élevé, parce que c’est plus facile à gérer et que l’information peut mieux circuler que dans une équipe plus nombreuse. » La moitié de ces bénévoles dispose d’un brevet de secouriste, mais tous suivront une nouvelle formation aux premiers secours dans le courant de cette année.

En intervention, les bénévoles deviennent agents territoriaux

C’est le maire ou, s’il est absent, un adjoint qui active la réserve communale de sécurité civile. Dès son activation, les bénévoles qui interviennent deviennent de fait des agents territoriaux, couverts par l’assurance communale. Ils se chargent de l’appui logistique aux sapeurs-pompiers, de la protection des personnes isolées ou fragiles, par exemple en cas de canicule, des animaux errants ou de tout autre situation exigeant leur intervention.

Un investissement communal de moins de 2 000 euros

Le coût de la réserve de sécurité civile représente un investissement d’un peu moins de 2 000 euros pour l’acquisition de chasubles haute visibilité, indispensables pour assurer la sécurité des bénévoles notamment durant les interventions de nuit, ainsi que de polos pour les identifier. La commune a aussi fait l’acquisition d’un barnum, qui sert de point relais sur les interventions. L’équipe de bénévoles a créé une association pour s’autofinancer. En 2023, elle a organisé un bal populaire qui lui a permis de recueillir quelques ressources et va rééditer cette animation en 2024. « Nos habitants sont satisfaits de ce nouveau service qui leur est dédié et qui est composé de membres très proches d’eux et donc en mesure de répondre rapidement à leurs sollicitations », indique le maire.